Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Christiane Bianchi fait front, faute de mieux

- OLIVIER BOUISSON

On l’avait laissée sans larmes devant sa maison brûlée par l’incendie qui avait parcouru 460 hectares entre Hyères et la Londeles-Maures dans la nuit du 2 au 3 septembre. Dans le quartier boisé et quelque peu résidentie­l de la Coulerette, Christiane Bianchi fait partie des deux seules familles qui ont perdu leur bien et dû être relogées. Le soir du sinistre, la Londaise dînait à Toulon et elle avait sorti du lit son fils Laurent qui n’avait pas vu venir les flammes. Les experts venus sans tarder avaient indiqué que la maison était reconstruc­tible.

« Pour l’instant, rien… »

Quatre mois après l’incendie, on a repris contact avec Christiane Bianchi. Pour prendre de ses nouvelles et savoir ce qui avait avancé. « Pour l’instant, rien… Il ne s’est rien passé… », soupiret-elle. À l’initiative du maire, celleci avait été logée la semaine suivant le sinistre dans une résidence hôtelière de l’Argentière. « Je n’y suis restée qu’une semaine car les chambres étaient prises le week-end suivant. » Une amie de longue date lui trouve alors une solution en lui louant sa maison située près de la jardinerie Vegetalis. L’assurance paie le loyer, les factures d’eau et d’électricit­é étant à sa charge. La facture de fuel est un peu trop élevée à son goût mais elle peut y vivre avec son compagnon durement atteint par un cancer. Le soir du réveillon de Noël, ils l’ont passé là, en tête à tête, « devant une soupe ». Le moral pas bien plus haut qu’une paire de chaussette­s retroussée­s sur les chevilles. « Comme je vous l’ai déjà dit en septembre, rien ne remplace la perte d’un fils alors cette situation fait chier, mais je fais front. J’y suis obligée… » À la Coulerette, sa maison est toujours dans le même état. Avec une désagréabl­e sensation d’être à l’arrêt. « Tout ce que j’ai laissé à l’intérieur est en train de pourrir… », Son fils, maçon, entend bien remettre sur pied le bâtiment. Les assurances paieront une partie des travaux qui sont pour l’instant bloqués pour raison sanitaire.

Demande de HLM

Lors de l’incendie, des abris de tôles ondulées avaient fondu et ils contenaien­t de l’amiante. Avant d’avoir le feu vert, le site doit donc être désamianté. Une entreprise spécialisé­e est attendue dans les semaines qui viennent. Les flammes ont ravagé les outils de Laurent, dont une bonne partie appartenai­t à son père. Les assurances ont remboursé 1 000 sur les 10 000 de pertes estimées. Sa maman assure qu’il ne va pas baisser les bras. Christiane, elle, ne sait pas si elle y retournera y vivre un jour. « Je ne suis pas en très bonne santé et il vaut mieux que je réside en ville. » Par anticipati­on, elle a effectué une demande de HLM auprès de la municipali­té. Dans l’attente d’un nouveau départ. Qu’elle espère plus léger.

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