Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
2107 sous le marteau
2017 a enchaîné les records et les surprises aux enchères. Voici six belles ventes qui ont marqué l’année.
32 millions euros… pour un bol
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne paye pas de mine. Et pourtant. Ce bol de mille ans d’âge a été vendu pour 32 millions d’euros le 3 octobre chez Sotheby’s à Hong Kong ! Un seuil sans précédent pour une céramique chinoise. Ce petit récipient de 13 centimètres de diamètre servait initialement à laver les pinceaux. Il s’agit de l’une des très rares pièces de porcelaine en provenance de la dynastie Song du Nord (9601127). Seules quatre pièces de porcelaine datant de cette période appartiennent actuellement à des collectionneurs privés. L’acheteur du bol demeure anonyme.
Un pendentif Lalique ultra précieux
184 000 euros ! C’est une enchère record pour un pendentif Art Nouveau de René Lalique, adjugé le 17 juillet sous le marteau de l’Hôtel des Ventes de Monte Carlo. Réalisé vers 1902-1903, ce magnifique bijou en or jaune, verre moulé et émaux translucides, représente deux libellules dialoguant et serrant entre leurs pattes une aigue-marine taillée en poire. En parfait état et estimé au départ entre 70 000 et 100 000 euros, le pendentif dévoile toute l’originalité créative de René Lalique.
Vinci super star
Adjugé à 450 millions de dollars, « Salvator Mundi » de Leonard de Vinci est devenu en un simple coup de marteau la peinture la plus chère au monde. Vendu le 15 novembre chez Christie’s à New-York, le chef-d’oeuvre, peint vers 1500, aurait appartenu à Louis XII de France avant de passer entre les mains de Charles 1er et Charles II d’Angleterre ou du duc de Buckingham. Redécouverte au début du XXe siècle, la toile est attribuée à l’époque à un élève de de Vinci. En 1958, elle sera vendue pour… 45 livres lors d’enchères chez Sotheby’s ! Elle sera formellement attribuée au génie florentin dans les années 2000. Vendu par le magnat russe Dimitri Ryboloblev, le tableau aurait été acheté par le ministère de la Culture et du Tourisme d’Abou Dhabi.
Très chère sculpture bouddhique
Lors d’une vente consacrée aux arts d’Asie et organisée par l’Hôtel des Ventes Nice Riviera le 13 juin, une importante sculpture bouddhique en fonte de fer, anciennement laquée, s’est envolée pour 104 000 euros (frais compris), soit dix fois son estimation de départ ! Elle représente l’un des 18 lohans (disciples du Bouddha) vêtu de la robe monastique. L’oeuvre est datée de 1497, pendant le règne de Hongzhi de la dynastie des Ming. Une inscription indique qu’elle a été offerte à un eunuque du nom de Yao Jushi.
Le plus brillant des diamants
Les diamants sont les meilleurs amis de la femme… et des enchères. Le 4 avril, Sotheby’s l’a prouvé en adjugeant un diamant rose, « le CTF Pink Star », pour 71,2 millions de dollars (environ 67 millions d’euros) à Hong Kong. Un record du monde pour une pierre précieuse. Cet étincelant diamant rose « France Vivid Pink » de 59,60 carats est extrait d’un diamant brut de 132,5 carats découvert par la société De Beers en Afrique en 1999. Taillé avec le plus grand soin, il a fallu près de deux ans pour révéler tout son éclat. C’est désormais la prestigieuse joaillerie Chow Tai Fook, basée à Hong Kong, qui en est l’heureux propriétaire.
Un album de Hiroshige à 165 000 €
Le 14 juin, la maison Azur Cannes Enchères s’est distinguée avec la vente d’un album japonais de 67 estampes de Hiroshige (17971858), adjugé à 165 000 euros (frais compris). Le lot provenait d’une collection régionale et fut autrefois la propriété du peintre Henri de Waroquier. « Il est quasi-complet et donc extrêmement rare. Souvent en effet, on ne retrouve que des estampes isolées », a souligné maître Julien Pichon, commissaire-priseur.