Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Qu’est devenue Manon, la jeune Antiboise ?
Les proches de Manon Lovera, 16 ans, qui n’a plus donné signe de vie depuis lundi matin, ne comprennent pas (lire nos éditions d’hier). Depuis sa disparition, ils arpentent les rues de Nice, de Cannes, d’Antibes ou encore de Vallauris pour placarder des dizaines d’affiches avec le visage de l’adolescente. « Nous avons choisi l’action plutôt que le désespoir », racontent Camille et Julie, ses grandes soeurs de 23 et 22 ans. Hier, les amis et les membres de la famille étaient réunis dans leur résidence de Vallauris. Soudés, les mines abattues et les yeux rivés sur les réseaux sociaux. Plateformes Internet incontournables et sources potentielles d’informations. « C’est ce qui nous maintient en vie : de nous battre. Nous recevons beaucoup de soutiens et c’est très important. Ça nous donne de la force et nous montre que notre travail porte ses fruits. »
Jeune fille discrète
Hier, les parents de Manon ont passé une bonne partie de la journée au commissariat d’Antibes. Notamment pour lancer une interdiction de sortie du territoire français. « La piste de la fugue est plausible, car elle est partie avec ses économies et une pièce d’identité, poursuit Camille Lovera. Même si c’est en complète contradiction avec son caractère. C’est une fille raisonnée. Je n’arrive pas à comprendre qu’elle puisse nous laisser à ce point désemparés… mais on envisage toutes les possibilités, car nous n’avons rien qui puisse expliquer quoi que ce soit pour l’instant. » Julie est également dans l’incompréhension totale: « Manon est une personne très autonome et débrouillarde. Mais ça ne ressemble pas à ma soeur de ne pas donner signe de vie. C’est radical… surtout sans tenir compte de ce que nous pouvons endurer. » Gentille, réservée voire même mystérieuse, Manon semble être une jeune fille discrète, mais épanouie. Alann, l’un de ses meilleurs amis, reste abasourdi : « C’est une fille qui cache ses sentiments et n’en parle qu’à peu de personnes. Mais c’est une fille souriante et pas renfermée du tout. La fugue, ça ne lui ressemble pas. Ce n’est pas imaginable pour moi. » Dans l’attente d’une piste quelle qu’elle soit, les proches restent désemparés par cette disparition. « On surveille les réseaux sociaux, on relaie l’information de sa disparition au maximum. On essaie de médiatiser au maximum sa disparition pour que des gens puissent nous aider et la reconnaître. Il y a déjà eu beaucoup de partages… On va continuer et ne rien lâcher. » Plus de trois jours après la disparition de Manon, Camille va rentrer à Paris, où elle fait ses études et d’où elle est venue en catastrophe quand elle a appris que sa petite soeur s’était volatilisée. « Je vais reproduire ce qu’on a fait ici. C’est-à-dire diffuser un maximum sa photo, surveiller les réseaux sociaux et essayer de relayer au plus grand nombre l’information. Mais pour le moment nous attendons un signe, quelque chose. Un retour des bandes de vidéosurveillance, notamment, car nous sommes désemparés… »