Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une nouvelle vie pour les déchets d’entreprises
Le Val L’association «Styx notre équipe la Terre» transforme des déchets d’entreprises en mobilier d’intérieur ensuite vendu. Une démarche écologique que son président espère diffuser
Il se présente comme un « faussaire du carton ». Car avec lui, les tubes cartonnés, ou encore les plaques de verres, ne sont plus destinés à l’enfouissement ou à l’incinération. Depuis 2010, Hugues Frache, fondateur de « Styx notre équipe la Terre », s’est lancé dans le recyclage de déchets d’activités économiques (DAE). Initialement spécialisée dans le matériel éducatif et sportif, l’association a viré de bord en se consacrant il y a deux ans à la fabrication de mobilier.
Agir pour l’environnement
Pour ce faire, Hugues Frache démarche auprès d’entreprises locales, qui lui fournissent régulièrement des matériaux inutilisables. Parmi elles, on retrouve des entreprises de literie ou de sérigraphie. « Nous avons passé des conventions d’entreprises pour l’environnement et le développement durable. Elles sont ensuite validées par la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) ». Première ressource utilisée, les tubes en carton, qui permettent de structurer les futurs objets. Leur dimension varie entre 6 et 10 cm, et doit faire au moins 1 cm d’épaisseur. Pour la récupération de verre, il y a plus de contrainte : « Il doit impérativement être aux normes de fabrication d’ameublement, à savoir 8 mm d’épaisseur au minimum », indique Hugues Frache.
Travail minutieux
Lampes, tables basses guéridons, fauteuils, ou encore luminaires en tube… Le fondateur de Styx décline au maximum le concept. La confection des objets requiert cependant un travail manuel délicat. Et parfois long : « Pour une lampe c’est assez rapide, ça représente 3 à 4 jours de travail. Les tables basses ou fauteuils, eux, nécessitent parfois une dizaine de jours ». La confection commence avec la scie à onglet radiale, qui permet de couper d’une traite les tubes. Parfois droit ou en biais pour ensuite permettre de jouer avec les formes afin de créer un objet. Puis suivent le collage, l’assemblage, le ponçage, l’application d’enduit, avant de passer à la décoration. Pour conserver la fibre écologique, Hugues Frache utilise des peintures végétales : «On ne se sert que de ce type de peinture, à laquelle on ajoute parfois des teintes d’antiquaires, pour donner un effet style acajou par exemple ». Aux couleurs s’ajoutent un vernis utilisé pour rendre ininflammables les objets. Quant à l’imperméabilité du carton, Hugues Frache «essaye de trouver une résine qui le permettrait ».
Viser l’auto financement
Avec ces nouvelles créations, Hugues Frache affiche une ambition : s’autogérer économiquement pour pouvoir créer de l’emploi. Un objectif qu’il n’avait pu atteindre avec son premier projet. Actuellement, Styx a le statut d’association à but non lucratif. Son créateur voudrait ainsi la faire évoluer : « Si les produits se vendent bien, on pourrait envisager d’embaucher du personnel qui serait en dynamique d’insertion ».