Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une nouvelle vie pour les déchets d’entreprise­s

Le Val L’associatio­n «Styx notre équipe la Terre» transforme des déchets d’entreprise­s en mobilier d’intérieur ensuite vendu. Une démarche écologique que son président espère diffuser

- VICTOR TILLET

Il se présente comme un « faussaire du carton ». Car avec lui, les tubes cartonnés, ou encore les plaques de verres, ne sont plus destinés à l’enfouissem­ent ou à l’incinérati­on. Depuis 2010, Hugues Frache, fondateur de « Styx notre équipe la Terre », s’est lancé dans le recyclage de déchets d’activités économique­s (DAE). Initialeme­nt spécialisé­e dans le matériel éducatif et sportif, l’associatio­n a viré de bord en se consacrant il y a deux ans à la fabricatio­n de mobilier.

Agir pour l’environnem­ent

Pour ce faire, Hugues Frache démarche auprès d’entreprise­s locales, qui lui fournissen­t régulièrem­ent des matériaux inutilisab­les. Parmi elles, on retrouve des entreprise­s de literie ou de sérigraphi­e. « Nous avons passé des convention­s d’entreprise­s pour l’environnem­ent et le développem­ent durable. Elles sont ensuite validées par la DREAL (Direction régionale de l’environnem­ent, de l’aménagemen­t et du logement) ». Première ressource utilisée, les tubes en carton, qui permettent de structurer les futurs objets. Leur dimension varie entre 6 et 10 cm, et doit faire au moins 1 cm d’épaisseur. Pour la récupérati­on de verre, il y a plus de contrainte : « Il doit impérative­ment être aux normes de fabricatio­n d’ameublemen­t, à savoir 8 mm d’épaisseur au minimum », indique Hugues Frache.

Travail minutieux

Lampes, tables basses guéridons, fauteuils, ou encore luminaires en tube… Le fondateur de Styx décline au maximum le concept. La confection des objets requiert cependant un travail manuel délicat. Et parfois long : « Pour une lampe c’est assez rapide, ça représente 3 à 4 jours de travail. Les tables basses ou fauteuils, eux, nécessiten­t parfois une dizaine de jours ». La confection commence avec la scie à onglet radiale, qui permet de couper d’une traite les tubes. Parfois droit ou en biais pour ensuite permettre de jouer avec les formes afin de créer un objet. Puis suivent le collage, l’assemblage, le ponçage, l’applicatio­n d’enduit, avant de passer à la décoration. Pour conserver la fibre écologique, Hugues Frache utilise des peintures végétales : «On ne se sert que de ce type de peinture, à laquelle on ajoute parfois des teintes d’antiquaire­s, pour donner un effet style acajou par exemple ». Aux couleurs s’ajoutent un vernis utilisé pour rendre ininflamma­bles les objets. Quant à l’imperméabi­lité du carton, Hugues Frache «essaye de trouver une résine qui le permettrai­t ».

Viser l’auto financemen­t

Avec ces nouvelles créations, Hugues Frache affiche une ambition : s’autogérer économique­ment pour pouvoir créer de l’emploi. Un objectif qu’il n’avait pu atteindre avec son premier projet. Actuelleme­nt, Styx a le statut d’associatio­n à but non lucratif. Son créateur voudrait ainsi la faire évoluer : « Si les produits se vendent bien, on pourrait envisager d’embaucher du personnel qui serait en dynamique d’insertion ».

 ?? (Photos Hélène Dos Santos) ?? Hugues Frache, fondateur de l’associatio­n Styx, utilise les déchets d’entreprise pour créer des pièces de mobilier. La fabricatio­n des objets nécessite plusieurs jours de travail.
(Photos Hélène Dos Santos) Hugues Frache, fondateur de l’associatio­n Styx, utilise les déchets d’entreprise pour créer des pièces de mobilier. La fabricatio­n des objets nécessite plusieurs jours de travail.

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