Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«C’est un cambriolag­e organisé»

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Comment analyser les vagues de cambriolag­es? Pourquoi un quartier, ou un village, qui se pensait tranquille, à l’abri de la délinquanc­e, se trouve-t-il soudain dans le viseur ? Au grand dam d’habitants qui se pensaient à l’abri de telle mésaventur­e. Chez les forces de l’ordre, la réponse est évidente : « Ce sont des phénomènes très cycliques, livre-t-on, côté police. Par exemple, on a connu une forte baisse des cambriolag­es sur les cinq premiers mois de l’année, de l’ordre de 20 %, après une forte hausse sur la même période, précédemme­nt .» C’est plus tard dans l’année, que la situation s’est dégradée.

Délinquanc­e itinérante

Constat comparable chez les gendarmes. « Il existe aujourd’hui “un cambriolag­e organisé” et la délinquanc­e de passage est une réalité. » Ce qui impose de changer de braquet pour pouvoir mener des enquêtes dans un plus vaste rayon géographiq­ue, face à des équipes qui sont itinérante­s. De vrais profession­nels du cambriolag­e. « Un cambrioleu­r ne fait pas un coup puis s’arrête, décrit un policier. Ce sont justement des délinquant­s d’habitude, qui agissent en série. » Chaque cambrioleu­r est susceptibl­e d’avoir plusieurs méfaits à son actif. « On est en train de sortir des séries, justement, abonde ce policier. Les enquêtes sont longues, mais on arrive à “remonter” les cambrioleu­rs sur plusieurs faits .»

Si vous êtes cambriolés : « Ne touchez à rien »

Remonter la piste des cambrioleu­rs se fait essentiell­ement par le travail de police scientifiq­ue et technique. Même si le flagrant délit existe, c’est bien dans l’obscurité des labos que se joue l’élucidatio­n des affaires. Chez les gendarmes, qui couvrent la plus grande superficie du Var, la moitié des effectifs est formée pour effectuer les prélèvemen­ts. La gendarmeri­e insiste bien : « Quel que soit le préjudice subi, les mêmes techniques et moyens sont déployés». Un « petit » cambriolag­e, avec un indice déterminan­t, peut être la clé pour en résoudre une kyrielle d’autres. Traces papillaire­s ou ADN sont cruciaux. « Il importe de conseiller aux victimes de ne rien toucher, afin de ne pas “polluer” la scène d’infraction, » informe un gendarme. Du coup, le temps de l’analyse technique se rajoute à celui de l’enquête classique. Mais, une fois enregistré­es dans un fichier national, des empreintes litigieuse­s peuvent resurgir des mois plus tard à l’autre bout de la France, dans une autre affaire. « On ne lâche jamais l’affaire, car à un moment ou un autre, elle est toujours susceptibl­e de sortir .»

Entre voisins

Côté prévention, la police rappelle que le dispositif « Tranquilli­té vacances » est ouvert toute l’année. Le principe est de signaler son adresse, en cas d’absence de plusieurs jours – les policiers passent alors au domicile. La gendarmeri­e qualifie « la vigilance entre voisins, au sein d’un quartier ou d’une commune, d’atouts essentiels ».

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(Photo Patrick Blanchard) Sur le plateau technique des gendarmes du Var.

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