Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Accentués dans le Var Le Revest a eu sa série noire en novembre
Le Revest, son lac, le clocher qui surplombe le coeur du village, ses villas accrochées au pied du Mont-Caume. En novembre dernier, la carte postale s’est ternie par une série de cambriolages, aussi subite que sévère. Jour après jour, le nombre de particuliers dont le domicile était fracturé s’est allongé. Au final, au moins 37 maisons de Revestois ont été cambriolées dans le seul mois de novembre. Ici des bijoux, là des sacs de marque… Souvent, le vol était commis en fin d’après-midi, « à la tombée de la nuit », lâche une habitante, passablement ulcérée. « On est plutôt prudent et méfiant, vu qu’on est originaire de la région parisienne, explique son mari. Quand on a vu que les cambriolages duraient, on a tout commandé le weekend d’avant. Des alarmes à placer dans la maison… C’est arrivé deux jours trop tard .» Entre-temps, le ou plutôt les cambrioleurs étaient passés, en fracturant une baie vitrée – comme ils l’ont souvent fait dans le voisinage. « Ils sont venus, ils ont dépouillé le quartier », lâche-t-on au comptoir du bar du village.
« Aucune trace »
Les policiers chargés des enquêtes se sont déplacés systématiquement. Ont réalisé de minutieux relevés d’empreintes. Parfois, se sont cassé les dents. « Ils ne laissent rien, aucune trace, ni papillaire, peutêtre de l’ADN .» Très vite, vient la conviction que « ce sera un flag’ ou rien ». Le mode opératoire utilisé permet d’incriminer une seule et même équipe, « très opérationnelle » et probablement « itinérante », livre une source policière. Les cambriolages continuaient. « Ce sont des auteurs très habiles, ils ont un sacré culot », pestait un homme en uniforme. Tous étaient surpris que les cambriolages continuent. Sur une si petite zone, dans un temps restreint. Étonnant et gonflé.
« Depuis, les portes se ferment »
Des surveillances sont organisées, sous forme de planque. Un hélicoptère de la gendarmerie nationale est mis à contribution, pour organiser un survol de la zone. Les forces de l’ordre estiment que ces efforts de surveillance ont été dissuasifs et « ont permis de stopper la série ». Retour chez le couple habitant sur les hauteurs. Eux aussi ont leur conviction. « Ils ont fait un quadrillage systématique du coin. Je pense qu’ils étaient à pied, suppose la Revestoise d’adoption. Il y a beaucoup de végétation, des chemins vers la colline. Il y a de quoi s’échapper un peu partout.» Forcément, les cambriolages ont engendré de la tension dans le quartier. « On ne se sent pas en sécurité, le résultat est qu’on devient plus méfiant, les portes se ferment. » Sauf entre voisins – « le nôtre, un ancien qui surveille souvent la rue, s’en veut de n’avoir rien remarqué ». Fin novembre, les cambriolages ont cessé, comme ils étaient apparus. La bande est partie ailleurs semble-t-il. Si le mal est fait, les enquêteurs continuent de travailler d’arrache-pied. Expérience douloureuse que celle vécue par des Revestois cambriolés début novembre. Inhabituellement, le couple avait quitté le domicile vers h . À son retour, à h , la porte vitrée de la terrasse était cassée –« une pierre jetée dedans, pour ouvrir la poignée ». Ce qui a étonné cette Revestoise de longue date est que « les voleurs ont tout visité, jusqu’au cagibi derrière la cheminée ». Les livres de la bibliothèque ont été sortis, « mais laissés en pile et bien posés au sol ». Le butin ? « Ils ont piqué les bijoux, que les bijoux jaunes, ceux qui brillent. » Même un collier de cuivre, de peu de valeur. Même « la pince à épiler… un peu dorée ». De jolis bracelets en argent n’ont pas été touchés. Mais « une dizaine de bijoux en or a disparu, certains avaient de la valeur. » En plus de la valeur affective de colliers de famille. Les cambrioleurs n’ont emmené que de petites choses, susceptibles de rentrer dans une poche discrète. S’ils ont pris € du portefeuille, ils ont laissé passeport et carte bleue, ordinateur portable et caméscope. Intacts.
Ils sont venus, ils ont dépouillé le quartier ”