Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Roland: «Ilyaeu un gros bruit et le réacteur s’est arrêté»

- E. G.

Roland d’Authier a embarqué hier matin à bord du vol LH1069 à destinatio­n de Francfort. Ce chef d’entreprise azuréen raconte « la peur de [sa] vie». «On venait de décoller. On devait être au niveau de Cagnessur-Mer quand il y a eu un gros

“paf” côté droit. » Roland était installé au niveau des ailes. Il reconnaît avoir peut-être davantage entendu que d’autres passagers ce bruit étrange. « Pas vraiment une explosion. Plutôt le bruit métallique d’une pièce métallique qui casse. La personne qui était assise côté hublot a alors vu une grosse flamme sortir du réacteur et les ailettes s’arrêter.»

« Un silence de mort » «Il y a alors eu un silence de mort dans l’avion», poursuit cet entreprene­ur de Sophia Antipolis. Puis, «au bout de trois minutes, le pilote a pris la parole pour faire une annonce en allemand et en anglais»: «Comme vous avez pu vous en apercevoir, un réacteur est en panne. Nous allons atterrir à Nice dans 2 minutes» , informe le commandant.

«D’une voix calme et posée»,

souligne Roland. «C’est bien ce qui m’a fait tenir, précise-til. Parce que j’ai bien cru que ma dernière heure était arrivée.» «L’avion a continué à avancer jusqu’à Antibes pour prendre un peu d’altitude avant d’entamer un demi-tour délicat au-dessus des îles», explique l’entreprene­ur. Antibes, c’est précisémen­t là où il habite. «Quand on est passés audessus de la maison j’ai pensé à mes enfants et j’ai hésité à rallumer le portable pour envoyer

un dernier texto…» Le vol LH1069 a finalement pu revenir sans encombre à

Nice. «On a dû atterrir dans les dix premiers mètres de la piste. On voyait l’eau se rapprocher de plus en plus. Et finalement la terre! J’ai poussé un “ouf !” de soulagemen­t. Des gens ont applaudi à l’américaine. Et puis ils nous ont fait descendre de l’avion dans le calme. Très profession­nellement. On a rejoint l’aérogare par la passerelle avec laquelle on était montés dans l’avion quelques minutes plus tôt. Ce qui fait qu’on s’est retrouvés en zone d’embarqueme­nt, au lieu des arrivées. Du coup ils nous ont indiqué un passage pour rejoindre nos valises.» Tout le monde s’est finalement retrouvé au comptoir de la Lufthansa. «Pour essayer d’attraper un autre vol et ne pas rater sa correspond­ance»,

explique Roland qui devait quant à lui aller jusqu’aux États-Unis. Guère pressé de remonter dans un avion. «Je me dis que c’est comme après une chute de cheval. Qu’il faut remonter en selle de suite. J’essaie de m’en convaincre…»

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(DR) Roland a dû patienter avant de prendre une correspond­ance.

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