Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Meurtre du père Hamel : un “raté énorme” des services du renseignement selon Mediapart
Hubert Wulfranc, maire de Saint-Etienne-du-Rouvray au moment du meurtre du père Hamel, a jugé, hier, l’article de Mediapart « troublant, plus que troublant ». Interrogé, hier par France Bleu Normandie, il réagit à la publication de l’enquête qui évoque un « raté énorme » des services de renseignement. « Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb devrait demander une enquête interne pour éclairer les responsabilités », a-t-il estimé. Dans cette enquête menée pendant plus de six mois, Mediapart avance que la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) « était aux premières loges pour assister aux préparatifs de l’attentat qui a coûté la vie » au père Jacques Hamel, le 26 juillet 2016. La DRPP a intercepté des messages avant l’attentat. Le site affirme que la note rédigée à ce moment-là n’a pas été communiquée et que, une fois le prêtre mort, « la hiérarchie aurait alors fait postdater des documents pour masquer sa responsabilité ». Ce que nie la préfecture de police parisienne, dans un communiqué hier. La préfecture explique que « en aucun cas cette note n’évoque l’imminence d’un passage à l’acte et encore moins le ciblage d’un lieu précis ». Le préfet ajoute que cette note a suivi « le circuit habituel de validation ». Dès que le père Hamel a été égorgé par deux terroristes en l’église Sainte-Thérèse de Saint-Etienne-du-Rouvray, le 26 juillet, la DRPP a informé les enquêteurs et rédigé une nouvelle note datée du 26 juillet, selon la préfecture de police. Le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a demandé « à la Préfecture de police d’engager toute action, pénale et administrative, afin d’identifier le ou les auteurs de ces fuites ». Hier soir, le parquet de Paris annonçait l’ouverture d’une enquête préliminaire pour les chefs de « faux, usage de faux et altération de documents de nature à faciliter la découverte d’un crime ou d’un délit ou la recherche des preuves » tandis que l’Inspection générale de la police (IGPN) était saisie.