Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Économie et social : une reprise enfin durable?
Dix ans déjà… La chute de la banque américaine Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, allait accélérer et intensifier la crise des subprimes, démarrée en 2007, et enclencher la plus grande crise économique et financière de l’histoire. En France, 2008 fut aussi l’année où éclata, le 24 janvier, l’affaire Jérôme Kerviel, autre symbole des dérives d’un capitalisme financier affranchi de toute contrainte et oublieux de toute morale.
Près de % de croissance attendus en France
Dix ans et une longue récession plus tard, la reprise semble bien s’installer dans la durée. L’OCDE prévoit ainsi une croissance mondiale de 3,7 % en 2018 – soit le rythme le plus rapide depuis 2010 – après 3,6 % en 2017 et 3,1 % en 2016. De bons chiffres qui ne s’expliquent pas seulement par le dynamisme des pays émergents : la zone euro devrait connaître 2,1 %, après 2,4 % en 2017. Une embellie qui semble désormais toucher aussi pleinement la France. Les principaux voyants économiques sont repassés au vert, et les prévisions sont optimistes : l’OCDE table sur 1,8 % ; l’Insee, elle, sur 1,9 %, soit un niveau identique à 2017, où les résultats ont été meilleurs qu’espérés (en septembre, l’institut escomptait « seulement » 1,6 %), grâce à une très bonne fin d’année.
Congrès à FO et à la CFDT, élection au Medef
De la confirmation, ou non, de cette tendance dépend sans doute aussi en bonne partie l’avenir immédiat des organisations syndicales hexagonales. Alors que l’opposition aux nouvelles réformes du Code du travail n’a pas mobilisé autant que celles-ci l’espéraient, deux grandes échéances les attendent en 2018. Au-delà des traditionnels défilés du 1er mai, qui permettront sans doute de jauger leur capacité à fédérer leur base, mais aussi à afficher à nouveau un front uni – ou non –, seront observés les congrès fédéraux de Force ouvrière, du 23 au 27 avril à Lille, et de la CFDT, du 4 au 8 juin à Rennes : après 14 ans de mandat, Jean-Claude Mailly a déclaré qu’il passerait la main, et veut se reconvertir dans le conseil à propos de « l’implantation syndicale à l’étranger et l’insertion des jeunes » ; Laurent Berger, lui, se représente. Ils seront suivis par l’élection pour la présidence du Medef , le 3 juillet :qui succédera à Pierre Gattaz, qui a échoué pour des questions d’âge à imposer le patron de Michelin, JeanDominique Sénard, et alors qu’un candidat surprise (Jean-Charles Simon, ex-directeur général de l’organisation patronale de 2008 à 2010) vient tout juste de se déclarer ?