Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« L’objectif, c’est la gagne »

Après deux tentatives infructueu­ses (9e puis 2e), Daniel Elena veut enfin embrasser la victoire avec l’ami Loeb. Peugeot tirant sa révérence entre Pérou et Argentine, le temps presse...

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es airs de Dakar avant l’heure. Sur le tarmac d’une base militaire de Lima, quelques heures avant le départ, tout y est : la boue séchée malaxée par les roues des camions, le vent chaud et puissant qui balaie les effluves d’essence et de gommes de pneus et les dizaines d’équipes où s’affairent les mécanicien­s afin que tout soit prêt pour le jour J. Ce samedi, la e édition du Dakar débute au Pérou, la troisième et ultime participat­ion de Peugeot en tant qu’équipe officielle et la troisième également du duo Loeb-Elena. Le copilote monégasque dégage la même simplicité, claquettes aux pieds, qu’il est intransige­ant, précis et technique une fois dans l’habitacle de la  DKR Maxi, la dernière-née des Lionnes pour rugir jusqu’à l’arrivée, à Cordoba (Argentine). Le voilà qui se confie avec une envie toujours aussi intacte de remporter le plus dur des rallyes-raids.

Daniel, une étape avec % de hors-piste, une

étape avec  km de passages sablonneux… Redoutez-vous la première semaine de course au Pérou ? C’est évident que l’entame du rallye est atypique avec presque exclusivem­ent du sable. Nous n’avons jamais vraiment été confrontés à ça depuis nos débuts sur le Dakar. On va essayer, comme toujours, d’être le plus possible au contact des meilleurs mais il n’y a

Peterhanse­l-Cottret (FRA), Sainz-Cruz (ESP), Loeb-Elena (FRAMON), Després-Castera (FRA)

Al-Attiyah-Baumel (QAT-FRA), De Villiers-Von Zitzewitz (AFS-ALL), Ten Brinke-Périn (PB-FRA)

Roma-Haro Bravo (ESP), Hirvonen-Schulz (FIN-ALL), TerranovaG­raue (ARG)

pas d’appréhensi­on particuliè­re. Nous n’allons pas nous cacher : l’objectif, c’est la victoire. La gagne !

Vos principaux concurrent­s et vos coéquipier­s ont été élogieux l’an dernier à propos de vos progrès en matière de navigation… Progressiv­ement, nous sommes parvenus à développer un nouveau langage dans la voiture et à retrouver dans le rallye-raid notre complicité affichée en rallye (WRC). Après, il convient d’être régulier dans la gestion du roadbook. Je fais partie de ceux qui y travaillen­t le plus longtemps mais quand nous sommes dans la galère, ce travail préalable est très précieux.

Vos relations sont-elles toujours courtoises dans l’habitacle ? Sur ce type de course, il faut savoir garder son sang-froid. Avant, on se disputait pour un oui ou pour un non. Maintenant, cela n’arrive que pour un oui ! Mais la navigation reste un exercice très difficile et je fais tout, en travaillan­t la veille, pour éviter de faire des erreurs.

Sébastien Loeb a parfois du mal à lever le pied et à temporiser pendant le Dakar. C’est un problème que vous ne revivrez plus ? Il ne faut pas oublier un des facteurs essentiels de cette course : la fatigue. Dès les premiers jours, elle est prégnante et peut pousser à faire des petites erreurs, en pilotage comme en navigation. La motivation nous aide à tenir...

Où prenez-vous du plaisir dans un Dakar ? À l’arrivée seulement (rires) ! Ce n’est pas véritablem­ent du plaisir, c’est un sentiment de soulagemen­t. Le challenge, l’envie de se battre pour la gagne, nous anime autant sur le Dakar que lors du Rallye du Var à bord d’une Peugeot  Maxi (*) !

Le nouveau règlement a lesté les Peugeot de  kg. Ne craignez-vous pas un déficit de performanc­e par rapport à vos concurrent­s ? J’étais déjà gros et je le suis encore plus (rires) ! Les organisate­urs souhaitent que toutes les voitures puissent se battre pour la victoire finale et ils ont estimé que les Peugeot étaient plus favorisées. Or, il ne faut pas oublier que l’an dernier, Nasser AlAttiyah (Toyota) était en tête, devant les Peugeot, avant de faire une erreur. Après, nous savons tous que le Dakar est un marathon où les performanc­es pures n’offrent aucune garantie. Tout peut se passer jusqu’à l’arrivée.

*Sur les routes du massif des Maures, en novembre 2017, Sébastien Loeb et Daniel Elena talonnaien­t la Ford Fiesta WRC du vainqueur David Salanon avant d’être contraints à l’abandon, moteur cassé, seulement deux épreuves spéciales avant l’arrivée.

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(Photo AFP) Daniel Elena : « Progressiv­ement, nous sommes parvenus à développer un nouveau langage dans la voiture. De quoi retrouver la complicité des rallyes WRC en rallye-raid. »

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