Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pulvérisés !

Pour préserver ses pièces de collection en bois, notamment la chapelle Saint-Louis et son mobilier du XVIe siècle, le musée des Comtes de Provence a lancé une désinsecti­sation

- VICTOR TILLET

La proliférat­ion d’insectes mangeurs de bois au musée des Comtes de Provence a nécessité une interventi­on pour préserver le patrimoine, et prévenir de dégâts futurs sur l’ensemble des pièces de collection.

Au coeur du musée brignolais, la chapelle Saint-Louis, érigée au milieu du XVIe siècle, témoigne du patrimoine local. Dès l’entrée se tiennent des portes de bois. En s’approchant de cette structure, on remarque cependant qu’elle est criblée de trous. La faute à une proliférat­ion de larves d’insectes xylophages (qui se nourrissen­t de bois, Ndlr). Il en est de même pour l’ensemble des pièces de bois installées, plus ou moins dégradées, dans l’ensemble de la chapelle et du musée des Comtes de Provence. L’établissem­ent, géré depuis deux ans par l’agglomérat­ion Provence verte (et la communauté de communes avant elle), a décidé d’agir pour préserver son patrimoine. Il a ainsi fait appel à une société spécialisé­e, non seulement pour pulvériser, mais aussi prévenir la présence d’insectes. Une tâche commencée en décembre et qui s’achève cette semaine.

Diagnostiq­ue sanitaire

Le musée des Comtes de Provence porte l’appellatio­n « musée de France ». À ce titre, il est dans l’obligation de mettre en place des actions de conservati­on préventive. Arrivée en janvier 2017 dans l’équipe du musée en tant que chargée des collection­s, Camille Robillard a demandé, au vu des dégradatio­ns, une étude des lieux : « Nous avions vu des petits tas de sciure au pied d’objets en bois, qui étaient marqués par des trous. C’est un signe distinctif de la présence d’insectes. C’est pourquoi un diagnostic était nécessaire. » En mai dernier, le Centre interrégio­nal de conservati­on et restaurati­on du patrimoine relève la présence de capricorne­s des maisons et de vrillettes. « Les larves de ces insectes mangent le bois et creusent des galeries. Elles peuvent y vivre plusieurs années. Le problème, c’est qu’elles peuvent pondre beaucoup d’oeufs à l’âge adulte », indique Camille Robillard. Les trous ronds sont faits par les vrillettes, tandis que ceux en forme de virgule

  euros de travaux

Avec l’ensemble des pièces en bois du musée, près de 200 objets doivent être traités. Un chiffre qui inclut la collection « art et tradition populaire », conservée dans la réserve, où l’on trouve du matériel ancien de cordonnier, de tonnelier, ainsi que des objets domestique­s. Financé intégralem­ent par l’agglomérat­ion, le chantier coûte 10 000 euros. Un coût relativeme­nt limité dû au choix de la technique employée : « Nous avons eu plusieurs devis pour traiter ce problème. Nous avons retenu celui de l’entreprise ATH, qui opère avec un gel pulvérisat­eur. Ce gel permet de tuer les insectes, et empêche toute infestatio­n pendant dix ans. Le procédé est efficace durablemen­t et moins coûteux que d’autres solutions comme le gazage », souligne Camille Robillard. Le gazage, parfois utilisé dans ce genre de cas, nécessite, lui, de répandre du gaz dans toute une pièce ou un bâtiment, et d’évacuer tout habitant dans un rayon de 100 m. Et représente des factures pouvant aller jusqu’à 50 000 euros. Le gel possède, lui aussi, son inconvénie­nt car il ne peut être appliqué que sur du bois brut. Un détail dont s’est accommodée l’équipe du musée, dont le projet, qui s’achève cette semaine, a été approuvé par la Direction régionale des affaires culturelle­s.

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 ?? (Photos Frank Muller) ?? Le musée des Comtes de Provence a fait appel à la société ATH pour traiter les objets et pièces de mobilier en bois qui souffrent de la proliférat­ion d’insectes. Un gel pulvérisat­eur a été utilisé. sont la marque du capricorne.
(Photos Frank Muller) Le musée des Comtes de Provence a fait appel à la société ATH pour traiter les objets et pièces de mobilier en bois qui souffrent de la proliférat­ion d’insectes. Un gel pulvérisat­eur a été utilisé. sont la marque du capricorne.

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