Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les soldes en voie de disparition?
Jusqu’au 20 février, les enseignes afficheront les rituelles réductions. Importantes pour les commerçants, elles sont absorbées par les opérations commerciales étalées sur l’année
Tandis que la période des fêtes et ses dépenses excessives s’achève à peine, les traditionnelles soldes d’hiver s’ouvrent aujourd’hui. Quarante-deux jours pendant lesquels les vitrines seront martelées d’affiches allant de -15 % aux -80 % lors des dernières démarques. Si la plupart n’affichent ces promotions qu’à partir du jour J, les mails et SMS d’annonces inondent depuis plusieurs jours les écrans des consommateurs. Bien que les commerçants admettent l’importance de cette période, ainsi que des soldes d’été, pour leurs chiffres d’affaires, ils observent une baisse de fréquentation progressive depuis quelques années. Il paraît bien difficile de lutter face à la concurrence des ventes privées, et la facilité de réaliser un achat en quelques clics sur Internet, où les tarifs sont là aussi souvent avantageux. Les enseignes, elles, se tiennent malgré tout prêtes pour réaliser des ventes satisfaisantes.
« Un temps fort, mais… »
Inscrits depuis des décennies dans les habitudes des consommateurs, les soldes incarnent le déstockage massif pour les enseignes avant de laisser la place aux collections d’été. Gérant des magasins Intersport du Luc et de Brignoles, Jean-Philippe Vallat analyse le phénomène sur les dernières années : « On peut dire que les soldes sont encore aujourd’hui un temps fort. Mais il y a de plus en plus d’opérations commerciales dans l’année, qui provoquent une diminution d’intérêt sur ces longues périodes ». Ses enseignes iront cette année sur du -60 % au maximum : « C’est vraiment notre maximum. Nos marges ne sont pas si grandes », commentet-il. Du côté de l’enseigne de vêtements mutlimarques UBCQ, basée à Brignoles et Saint-Maximin, le constat est similaire : « Il n’y a pas autant de fréquentation qu’avant, mais c’est aussi vrai pour le reste de l’année. On note tout de même que c’est plus facile de vendre à cette période car les prix sont plus intéressants », constate Cristel Motton, responsable du magasin UBCQ à Brignoles.
Le plaisir de faire les boutiques
Pour maintenir les chiffres de ventes de l’année passée, voir l’améliorer, les responsables de magasins misent sur la notion de l’achat coup de coeur. « Beaucoup de monde a encore dans son mode de vie l’habitude de faire les magasins, surtout dans les grandes villes. C’est un hobby de réaliser l’achat compulsif. Il y a le plaisir de toucher le produit, d’en discuter entre proches, d’échanger », observe Jean-Philippe Vallat. Une notion qui n’est cependant pas exclusive aux périodes de soldes, en attestent les dix jours de ventes privées clôturés il y a deux jours, qui ont eux aussi eu leur succès. Chez UBCQ, Cristel Motton insiste sur l’importance de se démarquer par la qualité de l’accueil : « Si on n’offre pas ça, il n’y a aucun intérêt à venir en magasin. Mais c’est du travail à long terme, pas seulement sur deux périodes de soldes dans l’année. Même si pendant cette période, on installe les produits autrement : on les classe par vêtement et non par marque». Des dispositions qui ne seront pas de trop pour les six semaines à venir, bien qu’il semble que les soldes soient devenus une période de promotion comme les autres.