Mais où est Dupont de Ligonnès ?

Le monastère St-Désert a été inspecté par la police judiciaire de Nantes et de Toulon. La présence d’un homme «ressemblant beaucoup» au suspect de la tuerie de  a été signalée. Cependant, le fugitif reste introuvable.

Retour à la case départ dans l’affaire Dupont de Ligonnès. Il y a presque sept ans, le père de famille soupçonné d’avoir tué son épouse et ses enfants à Nantes, s’évaporait après avoir passé une nuit au Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens. Et hier matin, dans la même commune, une vingtaine d’enquêteurs de la police judiciaire s’est rendue au monastère du Saint-Désert Notre-Dame de Pitié. Cette vaste propriété, nichée au sommet d’une colline, est constituée d’une bastide construite autour d’une chapelle du XVIIIe siècle et de quelques ermitages – des petites villas appelées « cellules » avec jardin clos – où quelques frères carmes vivent séparément dans le silence et la prière.

Le site survolé par un drone

Les policiers se sont présentés à 8 h 40 alors qu’un office religieux avait débuté dans le sanctuaire, où l’on célèbre la messe tous les jours de la semaine à 8 h 30. Un témoin évoque même le survol du site par un drone… Cette intervention a été préparée après qu’un témoin a signalé la présence d’un homme ressemblant à Xavier Dupont de Ligonnès il y a quelques semaines. Compte tenu de la situation géographique du monastère, depuis lequel on aperçoit le Formule 1 dans la vallée en contrebas (voir notre infographie ci-dessous), ce signalement a été pris très au sérieux par les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) de Nantes, assistés hier par leurs homologues de Toulon.

Une visite vaine mais courtoise

Dans un premier temps présentée comme « une perquisition », l’opération s’est plutôt apparentée à « une visite guidée », selon un membre de la communauté contacté par Varmatin. Sur place, un frère, rompant brièvement son voeu de silence, ne disait pas autre chose (lire cicontre ).« Tout s’est très bien passé et le monastère va pouvoir retrouver sa quiétude », commentait une autre source. Les policiers ont quitté le monastère du Saint-Désert deux heures après leur arrivée, laissant derrière eux une nuée de journalistes accourus de toute la région. Ainsi, Xavier Dupont de Ligonnès n’avait pas trouvé refuge dans ce couvent qui n’accueille que des religieux en quête de solitude. Cette énième piste varoise était refermée et le mystère reste désespérément entier.

(Photo Philippe Arnassan) Les policiers ont été guidés dans leur « visite » par le prieur du monastère.