Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Frère Paul: «Je ne sais même pas à quoi il ressemble!»
Quand il a intégré le « saint désert », le père Paul n’imaginait sans doute pas avoir à rompre le silence, pressé de questions par les journalistes qui ont investi la chapelle Notre-Dame de Pitié hier, au coeur du monastère. « Nous sommes actuellement cinq ou six frères ici, explique-t-il. Nous pouvons parfois monter jusqu’à douze… » La petite communauté ne s’attendait pas non plus à recevoir la police. « C’est normal qu’ils fassent leur travail, comme vous vous faîtes le vôtre… », sourit-il gentiment, étonné par tout ce matériel – caméras, appareils photo et autres dictaphones – braqué sur sa personne. Les policiers fouillent-ils de fond en comble les dépendances du monastère (un bâtiment principal entouré par huit maisonnettes) ? « Non », tranche-t-il, corroborant la version de la simple visite guidée. Le frère a-t-il parlé avec les enquêteurs ? « Très peu, c’est le père prieur qui discute avec eux.»
« S’il est encore dans la région, c’est qu’il est protégé »
Le frère Paul a-t-il déjà croisé Xavier Dupont de Ligonnès ? «Je ne l’ai jamais vu à moins qu’il soit venu à la messe… Je ne vois même pas qui c’est au niveau physique, je n’ai jamais lu d’article sur lui, ni rien. La seule chose que je sais ce sont les choses dont tout le monde parle… L’assassinat de sa famille, l’histoire de secte religieuse, j’ai entendu ça, sans plus… » Et de poursuivre : « Si ce monsieur est encore en vie dans la région, c’est qu’il est protégé par quelqu’un… En général, la protection habituelle c’est…» Mais l’homme en robe brune est interrompu à ce moment-là par la voix d’une personne qui prend soin de ne pas apparaître dans la chapelle. Un rappel à l’ordre ? Et frère Paul disparaît aussitôt par une porte dérobée.