Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les pompiers blessés sont tirés d’affaire
Les trois soldats du feu bandolais hospitalisés lundi soir après l’intervention dans un parking souterrain sont tirés d’affaire. Un a quitté l’hôpital hier, mais un autre est toujours en observation
ls ont le sentiment d’être passés tout près du pire.» Le commen«Itaire
est signé du contrôleur général Eric Martin, chef du corps départemental des pompiers du Var, qui s’est rendu hier après-midi au chevet des deux sapeurs encore hospitalisés à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon. En compagnie de Françoise Dumont, présidente du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), le patron des pompiers varois a tenu à être, au plus vite, aux côtés des Bandolais blessés lundi après-midi lors de l’intervention dans le parking du 11Novembre (voir notre édition d’hier). Que s’est-il passé? «Deux de mes gars, Marc et Sébastien, pompiers volontaires, étaient engagés en binôme dans le parking avec une lance à incendie, quand ils ont été soufflés par l’explosion d’une voiture. Ils ont été projetés en arrière, perdant au passage le masque de leur appareil respiratoire isolant (ARI). Ils se sont retrouvés dans l’obscurité complète du fait des fumées, dans l’incapacité de s’orienter – et a fortiori de trouver la sortie», raconte David Amico, chef du centre de secours de Bandol.
Placés sous caisson hyperbare
«Ils sont restés plus de trente minutes dans la fumée. Ils ont eu le bon réflexe de se plaquer au sol pour trouver un peu d’air frais. Ils sont restés soudés tous les deux. Leur radio fonctionnait mal suite au choc, mais on a pu rester en contact avec eux, ce qui leur a permis de tenir jusqu’à ce qu’on les récupère. Quant au troisième blessé, mon adjoint, il a fait un malaise après avoir multiplié les allersretours entre l’intérieur et l’extérieur du parking», poursuit le chef de centre. Evacués vers l’hôpital Sainte-Anne, Marc et Sébastien ont été pris en charge en urgence après avoir inhalé beaucoup de fumée. Ils ont subi une batterie d’examens dès leur admission: radios, scanner bronchique puis séances en caisson hyperbare. « Avec le caisson, explique un médecin, il s’agit de mettre sous pression la personne, d’abord avec de l’oxygène pur, puis avec un mélange d’oxygène et d’hélium. Cela permet de chasser au maximum le monoxyde de carbone, le gaz carbonique, le cyanure et autres gaz inhalés.» Marc (45 ans), dont l’état s’améliore vite, a été transféré hier en début d’après-midi en service pneumologie (lire son témoignage ci-contre) .En revanche, Sébastien (42 ans), plus touché, a été maintenu en unité de surveillance continue. «On a pu parler avec lui, ce qui est déjà rassurant, commente Eric Martin. Il est combatif et impatient de remettre la tenue. Son état nécessite toutefois le maintien sous surveillance. Le personnel de l’hôpital est aux petits soins avec lui. Il est un peu choqué, et c’est normal vu ce qu’il a vécu.»
« Hâte de retrouver les copains »
«Son moral est bon, abonde Françoise Dumont, d’autant que son petit gars de 8 ans est venu lui rendre visite. Il nous a dit qu’il a hâte de retrouver ses copains. En tant que sapeurpompier volontaire, il souligne aussi l’importance des formations qu’ils suivent régulièrement pour se préparer à ce type de situation et acquérir les réflexes de survie.» Quant au troisième pompier hospitalisé, Jean (53 ans), un professionnel, il a pu quitter l’hôpital hier midi et s’est empressé d’aller à la caserne pour déjeuner avec ses collègues. Toujours est-il que l’ensemble des autorités qui se sont pressées au chevet des blessés tirent «un coup de chapeau à toutes les équipes engagées dans cette intervention». Chez les pompiers, la solidarité n’est pas un vain mot, et chacun s’accorde à dire que les efforts de tous ont permis d’éviter le pire. Les conséquences de cet incendie dans le parking du 11-Novembre ont également interpellé à Paris : « Le directeur général de la Sécurité civile m’a appelé pour prendre des nouvelles des blessés. Et il devrait contacter personnellement les deux sapeurs encore hospitalisés», précise Eric Martin.