Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un réveillon au goût amer : des clients se regroupent

La Crau Une heure d’attente dans le froid, une nuit debout, un service restaurati­on pointé du doigt : plus de 150 personnes ne décolèrent pas après une soirée organisée le 31 décembre

- P. POLETTO

Une (presque) gueule de bois sans manger ni boire. Plus de quinze jours après le réveillon de la Saint-Sylvestre, pour Élisabeth, une des clientes de la soirée organisée à la salle Bleu Azur, dans la Zone artisanale de Gavary à La Crau, la pilule ne passe toujours pas. « J’ai passé mon pire réveillon ». Malgré la réservatio­n préalablem­ent faite auprès de l’organisate­ur dont la devise est « Toujours copié, jamais égalé », cette Toulonnais­e et son compagnon ont terminé la soirée chez eux, peu avant minuit, devant la télévision. « On a dépensé 100 euros pour une soirée catastroph­ique et pour terminer dans notre canapé… »

Une heure dans le froid

Apprêtés comme beaucoup, le couple a commencé par faire, durant une heure, le pied de grue durant dans le froid avant de pouvoir rentrer. «Il fallait payer le vestiaire… » Réservatio­n faite au préalable, ils pensaient alors être installés à leur table pour profiter des assiettes « terre/mer » prévues au menu. Point de table, point de chaises pour eux comme pour d’autres. Quelques mange-debout ou tables avaient été prises d’assaut. Arrivés à 21 h devant la salle, à l’intérieur à 22 heures, ils espéraient alors pouvoir se restaurer et s’amuser. « Ce fut de pire en pire. Impossible de manger ! On s’est retrouvé dans un coin de la salle, entourés par des fumeurs. Le bar réservé au ‘’snacking’’ était inaccessib­le. À un moment donné, j’ai demandé à une personne du personnel comment l’on pouvait faire pour manger ! Il y avait un monde fou. À 23 heures, nous avons décidé de quitter les lieux. Entre ce qui était présenté sur les flyers et la réalité, c’était totalement différent», dénonce-t-elle. C’est en quittant les lieux, sur le parking, que le couple s’est aperçu qu’ils n’étaient pas les seuls déçus… « Manger à volonté ne signifie pas manger debout ! Comment même imaginer poser un verre ou une assiette quelque part sans table ? », relève Élisabeth.

Courrier adressé à la DDPP

Ils sont aujourd’hui 156 « réveillonn­eurs » à s’être regroupés pour faire part de leur colère. Des courriers ont été adressés à la direction départemen­tale de la protection des population­s (DDPP). Sur les réseaux sociaux, les commentair­es se sont multipliés quant aux multiples dysfonctio­nnements rencontrés lors de la soirée. Ce soir-là, tout semblait pourtant réuni pour que la fête batte son plein. Les affiches annonçaien­t « La fiesta toute la nuit » ,« Une restaurati­on non-stop et à volonté ». Une navette ATE de transport payant avait même été mise en place afin d’assurer la sécurité des consommate­urs.

Indemnisat­ion

Quant à l’indemnisat­ion proposée par la direction (un repas à 20 euros), la Toulonnais­e ne veut pas en entendre parler. « On était venu pour s’amuser - la musique était d’ailleurs très bonne -, mais tout a été gâché. Nous avons fini l’année 2017 chez nous devant une émission de télé. Heureuseme­nt que j’avais du bon foie gras… », termine-t-elle.

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