Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Mobilisés pour leur sécurité

La mobilisati­on des surveillan­ts de prison ne faiblit pas. Comme la veille, ils étaient plusieurs dizaines hier matin à bloquer le centre pénitentia­ire de La Farlède. Ils réclament plus de sécurité

- P.-L. P. plpages@varmatin.fr

Ni la visite tant attendue de la ministre de la Justice à la prison de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais d’où la crise est partie jeudi, ni l’annonce présidenti­elle d’un « plan global » pour les prisons n’auront suffi à apaiser leur colère. Ainsi, après une première journée de forte mobilisati­on lundi, les surveillan­ts étaient encore nombreux hier matin à bloquer l’accès au centre pénitentia­ire de La Farlède. Et les toutes dernières agressions – là encore par des détenus radicalisé­s – dont certains de leurs collègues ont été victimes à la prison de Montde-Marsan et celle de Tarascon (lire également en pages France) n’ont fait que les conforter dans leurs revendicat­ions. Et si l’unité s’est quelque peu fissurée avec l’introducti­on de considérat­ions salariales par FO, la sécurité des surveillan­ts reste la préoccupat­ion principale des organisati­ons syndicales. « La revendicat­ion principale est plus que jamais la sécurité des personnels !», pouvaiton lire hier sur un tract cosigné par la CGT et l’UFAP/UNSA.

Déterminés

Pour montrer toute leur déterminat­ion, les surveillan­ts ont reconduit le même dispositif que la veille. Devançant la tentation d’autres catégories de personnels (notamment les salariés du privé assurant la restaurati­on) d’embaucher plus tôt, ils ont même organisé le blocus avant 6 heures ! Avec force palettes pour alimenter un feu de bois bien agréable en ces froides nuits hivernales, et un imposant percolateu­r à café, les manifestan­ts avaient de quoi voir venir sereinemen­t. Mais contrairem­ent à lundi, journée sans parloir il est vrai, ils n’ont pas eu à attendre bien longtemps pour voir débarquer les forces de l’ordre. Très vite, le directeur de la prison, les représenta­nts des trois organisati­ons syndicales et le commandant de la compagnie de gendarmeri­e d’Hyères improvisen­t une petite réunion. « On organise la poussette », confie Martin Parkouda, le directeur de l’établissem­ent farlédois.

Un court répit

Place à l’action. « Obéissance à la loi, dispersez-vous »… «Nous allons faire usage de la force »… Après les sommations d’usage, les gendarmes donnent l’assaut peu après 8 h 40. Pour la forme, les surveillan­ts leur lancent : « Mettez vos casques ! », avant d’entonner un chant bien connu dans les tribunes du stade Mayol « Toulonnais ! Allez ! Allez ! Allez ! ». Mais en dix minutes à peine, l’affaire est entendue et les gendarmes reprennent le contrôle de la porte d’entrée. Aujourd’hui, le fonctionne­ment de la prison ne devrait pas être perturbé. «Ça va permettre de souffler un peu et de laisser leur chance aux négociatio­ns avec le garde des Sceaux », glissent les représenta­nts syndicaux. Un répit de courte durée. Demain, un nouveau blocage est en effet annoncé.

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