Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Des formations pour faire face au mal des transporteurs
Dossier Face à la pénurie de personnel, l’Organisation des transports routiers de Paca s’est retroussé les manches avec Pôle emploi pour trouver des candidats motivés et redorer son image
Le métier de transporteur, ce n’est pas Le Salaire de la peur, ni l’image du routier en marcel. » Le secrétaire général de l’Organisation des transports routiers (OTRE) de Paca Jean-Marc Montagnac martèle ce message à qui veut l’entendre. « La profession a beaucoup évolué. Transporteur, ce n’est pas un métier de négrier et de pollueur. Il faut faire beaucoup d’heures, on ne va pas s’en cacher, mais on est au volant d’un camion, avec tout le confort maintenant. La boîte de vitesse est automatique. Tout est assisté pour éviter les accidents. Il y a de plus en plus de systèmes de sécurité. Aujourd’hui, le transporteur ne touche quasiment plus la marchandise. Pour un grand routier, ce sont des salaires intéressants, peu contraignants, avec des avantages pas négligeables. Un tiers du salaire représente les frais de déplacements qui sont nets d’impôt et on peut gagner jusqu’à 3 000 euros par mois. Il y a des temps d’attente et le temps de conduite est très réglementé. En terme de pénibilité, ce n’est pas le bagne. »
postes à pourvoir en région Paca
Victime de sa mauvaise image –« un mal national », voire même européen –, la profession peine à trouver des conducteurs, mais aussi des mécaniciens. «On essaye de trouver des solutions et de prendre des initiatives en matière de personnel, concède Jean-Marc Montagnac. Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est de trouver des conducteurs. » Le mal est tel que près de 3 000 postes sont à pouvoir dans ce secteur en région Paca. Une centaine d’entreprises serait touchée dans le Var. L’an dernier, certaines entreprises ont dû laisser leurs camions sur le parking, faute de personnel. « C’est énorme. Les entreprises sont en grande souffrance. » À tel point que la profession est allée elle-même à la pêche aux candidats. « Face à cette pénurie, nous nous sommes rapprochés de l’organisme collecteur des centres de formation et de Pôle emploi pour recruter au travers d’une formation collective, à la demande de la branche professionnelle », explique le secrétaire général. Résultat : fin 2017, deux sessions de formation ont débuté à Brignoles et Manosque, et une autre à Toulon depuis le 2 janvier, d’une durée de trois mois chacune, jusqu’au 6 mars.
De nouvelles sessions à venir en
Si les candidats ont tous des profils différents (chômeurs de longue et courte durée, hommes, femmes, anciens manutentionnaires ou chauffeurs, ou issus d’autres professions comme la restauration ), la profession a posé quelques conditions au recrutement, « à travers des tests pour bien identifier les personnes, leur intérêt pour ce poste et leur motivation ». Car, comme l’explique Jean-Marc Montagnac, « nous avons fait beaucoup de formations dans le passé et nous nous sommes aperçus que les gens ne restaient pas dans le métier ». Et les trente-quatre candidats, déjà inscrits à ces formations, ont montré « une grande motivation, ce qui nous a surpris ». Rassurés ? « Trente-quatre candidats, c’est peu mais nous allons rééditer cette opération au moins une à deux fois en 2018. On aimerait plus encore. »
« Les entreprises sont en grande souffrance »