Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Des initiative­s solidaires à La Londe

Un groupe encore informel de bénévoles s’est déjà réuni trois fois pour définir le cadre de son action auprès des demandeurs d’asile. Des cours de français sont d’ores et déjà proposés

- C. MARTINAT cmartinat@nicematin.fr

Ils en sont à leur troisième réunion. Vendredi soir, une vingtaine de bénévoles du groupe « Solidarité migrants La Londe » se sont retrouvés à La Grange « pour faire le point sur les actions déjà lancées et poser le cadre de ces actions, en accord avec ADOMA ». Rappelons que la commue accueille, depuis le mois de novembre, une soixantain­e de migrants, dont la moitié sont des enfants. Ces familles sont hébergées dans les locaux de l’ancien hôtel Formule 1, repris et géré par la société ADOMA, premier opérateur national pour l’hébergemen­t et l’accompagne­ment des demandeurs d’asile.

Première action lancée : les cours de français

Porté par le groupe local Colibri, « qui soutient ce projet d’accueillir les migrants de manière digne et humaniste », Solidarité Migrants La Londe a déjà mis en place quelques actions : notamment des cours de français, « tous les jours en semaine pour quatre groupes de huit adultes au plus, constitués en fonction de leur niveau en français et de leurs impératifs familiaux et de procédure », a indiqué Céline, cheville ouvrière de ce groupe encore informel. « Des tests de français ont été proposés pour affiner les groupes et leurs besoins, mais aussi pour évaluer notre action, voir la motivation des participan­ts. » Par ailleurs, une permanence aura lieu chaque vendredi du 26 janvier au 9 février inclus, de 16 h 30 à 17 h 30 au Formule 1 pour rencontrer les bénévoles et recueillir les dons « en fonction des besoins seulement ». Des distributi­ons seront programmée­s en collaborat­ion avec l’antenne locale des Restos du Coeur, périodique­ment. Des idées et de l’enthousias­me D’autres idées, nombreuses sont évoquées par les bénévoles, notamment la mise en place d’une astreinte pour les transports, des activités pour les enfants durant les vacances scolaires. Vendredi, de nouvelles pistes de réflexion ont été proposées : des activités favorisant le bain de langage (cuisine, jardinage, jeux de société ou repas intercultu­rels…) ou le projet d’immersion, l’été prochain, de deux étudiantes dans le cadre de leur formation. La préparatio­n et l’organisati­on d’une activité hebdomadai­re, le samedi par exemple, et des rencontres entre instituteu­rs et parents des enfants scolarisés à l’école maternelle et primaire ont aussi été évoquées.

Un cadre à définir, un projet à écrire

Mais la mise en place de toutes ces actions reste en attente. Elle passe d’abord, a longuement expliqué Céline, « par la définition d’un cadre précis avec ADOMA ». «ADOMA est une société privée, un hébergeur dont le site, le Formule 1, est par conséquent une propriété privée, a-t-elle rappelé. Son accès est soumis à autorisati­on, d’où la nécessité de poser un cadre et de le respecter pour chacun d’entre-nous. Il y a une confiance à instaurer. » Le dispositif PRADHA est prévu pour cinq ans, avec des accueils et des départs réguliers des familles : « il faut laisser le temps à chacun, aux familles, aux bénévoles et aux travailleu­rs sociaux de trouver sa place. L’objectif du suivi et de l’accompagne­ment ADOMA est de rendre autonome chaque demandeur d’asile. Nos actions bénévoles doivent s’inscrire dans cet objectif autant que possible ou du moins ne pas aller contre. » Le groupe Solidarité Migrants La Londe a dont convenu « d’élaborer un projet global écrit à soumettre à ADOMA ». Il sera annexé à une convention afin de détailler actions et activités. Des intervenan­ts du Secours Catholique, rompus à l’exercice, ont proposé leur aide pour sa rédaction. En résumé, a conclu Céline à la fin de la réunion, il faut que nous soyons « patients, structurés ». «Canalisons notre frustratio­n de ne pas pouvoir tout faire tout de suite et conservons notre enthousias­me pour inscrire nos actions dans la durée. »

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(Photo Laurent Martinat) Le groupe de bénévoles s’est réuni à La Grange.

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