Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«On sait aujourd’hui ce que contient le rapport confidenti­el…»

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Vous êtes le fils d’André Fauve, commandant de La Minerve au moment de sa disparitio­n. Vous avez ouvert le er janvier un site web() avec une mine d’informatio­ns sur le drame. Pourquoi ? J’en avais marre de lire tout et n’importe quoi sur le sujet. Ce cinquanten­aire est l’occasion de rétablir quelques vérités. Et dévoiler ce que contient le rapport confidenti­el défense sur l’accident.

Mais ce rapport ne devait-il pas être rendu public qu’en août prochain ? Je me le suis procuré il y a longtemps déjà, grâce à mes relations dans l’armée. Mais alors, je ne voulais pas m’exposer à des ennuis en le rendant public. Là, je pense que je ne risque plus rien. Il n’est pas déclassifi­é mais il est tellement vide…

Qu’est-ce qu’il contient alors ? Ca tient en quatre pages et une

hypothèse : « La commission d’enquête est d’avis que la cause initiale la plus probable de l’accident est une avarie de barre arrière survenue alors que le sous-marin, pour tenir l’immersion périscopiq­ue par mauvais temps, naviguait à une vitesse relativeme­nt élevée après s’être alourdi de plusieurs tonnes. » Voilà : un accident. C’est ce qui s’est passé d’après vous ? C’est possible qu’il y ait eu aussi une avarie de schnorchel. Et on croit savoir que tout ça s’est passé au moment du changement de quart. Tous les hommes n’étaient peut-être pas à leur poste, quand il aurait fallu pouvoir réagir en  ou  secondes. Sur les sous-marins suivants, le matériel et les procédures ont été corrigés.

Si le rapport est aussi anodin, pourquoi l’armée n’a-t-elle pas souhaité le rendre public avant ? Qu’il soit classé est en effet difficilem­ent compréhens­ible. Mais dans l’armée, un ordre est un ordre et celui qui avait été donné était de ne pas le rendre public avant  ans. Tout simplement. Et la théorie qui voudrait que la Défense n’ait pas souhaité faire une mauvaise publicité à un produit destiné à l’export ? Ca ne tient pas. Quand on cherche à vendre un produit, on est le plus transparen­t possible, on ne garde pas secret ses failles potentiell­es ! Pourquoi l’armée n’a-t-elle jamais révélé le lieu exact de la tragédie ? À l’époque les recherches se sont concentrée­s près de Toulon, à des profondeur­s où il y avait encore un espoir que des hommes soient retrouvés vivants. Et au-delà, il n’y avait guère les compétence­s techniques. Mais grâce à un relevé sismique connu après, on a su peu ou prou où le drame s’était produit. Et précisémen­t quand : à h et  s.

Vous avez passé votre vie à faire des recherches sur l’accident de La Minerve. Pourquoi ?

J’avais  ans quand mon père est mort. J’aurais aimé connaître davantage celui qui était décrit comme un homme et un marin exemplaire. Mes nombreuses recherches, c’était un peu cette quête. J’ai même rencontré l’ancien ministre des armées Pierre Messmer en . Et je peux vous affirmer que s’il y avait eu un secret d’État, il me l’aurait confié.

1.https://hervefauve.wixsite.com/270168mine­rve

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