Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Tout est question de temps
Fabien Galthié voulait prendre le temps de savourer la qualification pour les quarts de finale en Champions Cup avant de retrouver un Top 14 qui ne laisse vraiment pas de répit
Dans l’avion qui les a ramenés de Cardiff au coeur d’une nuit ventée, les techniciens toulonnais - chacun dans leur coin disséquaient à la vidéo ce match contre les Scarlets qui méritait mieux que de se solder par une défaite. Fabien Galthié partageait son analyse avec Raphaël Lakafia quand Fabrice Landreau, Marc Dal Maso et Manny Edmons épluchaient les différentes séquences de jeu avec les bonnes et les moins bonnes options de jeu choisies. Chacun décortiquait notamment ce dernier quart d’heure où les Toulonnais avaient la main mise sur le ballon mais où, à chaque fois, le RCT buta, par précipitation, imprécision, approximation, maladresse... sur une défense galloise aux aguets.
Une grosse satisfaction
La manager général était partagé entre la satisfaction de la qualification et la déception de cette nouvelle défaite concédée à l’extérieur. Finalement positif, il savourait le résultat sec, à savoir le sésame pour le quart même si ce dernier se jouera loin de Mayol (Toulon affrontera le Munster sur les terres irlandaises). « Cette campagne européenne, avec cette qualification au bout, c’est une grosse satisfaction. Ceci étant, il faut encore du temps pour intégrer tout le travail qu’on a mis en oeuvre depuis notre arrivée en juillet. Il n’y a pas de secret. Il faut assimiler l’organisation, les schémas de jeu. On travaille la main dans la main avec le staff technique, médical, les préparateurs physiques… En début de saison, avec l’absence d’une quinzaine de gars, l’état de forme des uns et des autres était très aléatoire. Avec une dizaine de nouveaux mecs, deux nouveaux joueurs (Radradra et Fekitoa) arrivés il y a deux mois , des joueurs qui ne parlent pas le français… quand on met tout bout à bout, c’est compliqué. De plus, on a mis en avant depuis le début de saison des jeunes comme Rebbadj, Soury, Gahetau, Carbonel, Sétiano ou encore Gros. C’est super pour le club et pour son devenir ». Regrettant certaines fautes individuelles qui ont probablement coûté la victoire aux Toulonnais à Llanelli, Fabien Galthié relativise cette septième qualification de rang en phases finales de la coupe d’Europe.
De grandes équipes sorties
« N’oublions pas que toutes les séries ont une fin. On est qualifié mais on aurait pu tout aussi bien gagner et jouer un quart devant notre public ou encore être éliminé. Mon discours aurait été le même. On est lucide sur le travail accompli, on l’est tout autant sur nos temps faibles. Pour ce match couperet contre les Scarlets, il fallait être léger mentalement. On a souvent perdu, cette saison, avec 1, 2, 3 ou 4 points d’écart alors qu’on a à chaque fois eu, en notre faveur, des balles de match. Je remarque par ailleurs que des équipes comme Montpellier, Bath ou encore les Wasps ne sortent pas des poules. Pour l’instant, on tient le cap. Je ne peux encore rien dire de ce qu’il en sera dans deux mois pour les quarts. Mais je le répète, le facteur temps pour trouver de la stabilité et de la cohérence est indispensable. Concernant le Top 14 - il faut déjà s’y replonger, dès samedi avec la réception de Bordeaux-Bègles suivie dans la foulée, sept jours plus tard, de la venue du Stade Français -, le directeur sportif toulonnais, faisant référence aux échecs d’Agen et Brive de regretter : « Il nous manque six points au compteur ». Là encore, Galthié prône le facteur «temps » pour mettre, espère-t-il dans un proche avenir printanier, les pendules à l’heure…