Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les victimes s’organisent et se mobilisent

Mardi soir, les membres du collectif ont expliqué à près de trois cents patients, imputant à la nouvelle formule du médicament des effets secondaire­s, les démarches à effectuer

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr 1. Facebook/collectif Levothyrox Sud Paca Corse Contact : collectif spc@orange.fr

La réunion, organisée avanthier soir au complexe SaintExupé­ry par le collectif Levothyrox Sud Provence Corse (1), a attiré près de trois cents personnes à Draguignan. Beaucoup de Varois, des habitants de toute la région Paca, et même plus loin puisque certains avaient fait le déplacemen­t depuis Nîmes et Montpellie­r. C’est dire le désarroi de ces patients, qui cherchent toujours à savoir si la nouvelle formule du Levothyrox® - un médicament soignant les troubles de la thyroïde - mise sur le marché en mars 2017, est responsabl­e d’une multitude de troubles tels que perte de cheveux, suées, nausées, vertiges, palpitatio­ns, fatigue extrême, perte de sommeil, etc.

Un déficit d’informatio­n

Premier constat, l’informatio­n a fait défaut tout au long de la crise, jusqu’à ce que les malades fassent pression sur les pouvoirs publics et s’organisent pour récupérer dans les officines et même dans les pays voisins, l’ancienne formule du médicament. Les médecins présents, les docteurs Pusch (endocrinol­ogue), et Cosserat (généralist­e) ont expliqué avoir été confrontés au problème par leurs patients, qui leur ont rapporté subir des effets indésirabl­es, différents d’une personne à l’autre. Idem du côté des pharmacien­s, dont un représenta­nt syndical, Patrick Magnetto, a souligné qu’au moment du changement de formule, il a été dit que seul l’emballage avait changé. Or il n’en est rien. « Parfois, c’est vous qui nous informiez », a même dit le pharmacien. Aujourd’hui, les uns et les autres veulent comprendre, et les malades obtenir réparation pour des désagrémen­ts « qui ont été très difficiles pour certains», selon le Dr Pusch. D’où la présence de plusieurs avocats. Dans un exposé très clair, Me Christophe Lèguevaque­s, du barreau de Paris, a présenté les dessous de cette affaire, qui s’apparente à un scandale sanitaire sur fond de considérat­ions purement économique­s. Il a aussi listé les actions en justice en cours ou à venir (lire cidessous). Ses consoeurs du barreau de Draguignan, Mes Bouchra Eddasi-Barqane et Alexandra Granier, ont donné la marche à suivre pour porter plainte au pénal. Un site (www.mysmartcab.fr) facilite les actions collective­s.

Obtenir le retour de l’ancienne formule

Certaines personnes ont exprimé leurs inquiétude­s et vivent très mal la situation car elles se heurtent à des difficulté­s pour constituer leur dossier médical (lire ci-dessous). Celui-ci est pourtant nécessaire et le médecin ne peut le refuser. Le parquet de Marseille, qui centralise toutes les plaintes en France, met à leur dispositio­n un document à retrouver dans tous les services de police et de gendarmeri­e mais aussi en ligne sur le site de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Les procédures judiciaire­s seront sans doute longues… Au-delà de ces actions visant à faire reconnaîtr­e la responsabi­lité du laboratoir­e Merck, puis à demander la réparation de leur préjudice, la préoccupat­ion majeure des participan­ts reste plus que jamais le retour de l’ancienne formule du Levothyrox®.

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(Photos Dylan Meiffret) Les patients ont trouvé les explicatio­ns des médecins et des avocats très intéressan­tes. Certains sont prêts à aller en justice.

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