Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Bryan Habana à la disposition du staff technique
Blessé depuis le début de la saison avec une douleur récurrente au genou, le trois-quarts aile sud-africain est désormais à la disposition de Fabien Galthié
Son CV est long comme ses échappées le long de la ligne de touche. Bryan Habana fait partie de ces rares joueurs entrés dans la légende de leur vivant. Champion du monde en 2007 avec l’Afrique du Sud et sacré meilleur joueur de la planète cette année-là, il est aussi le meilleur marqueur d’essais de la compétition au terme de ses trois participations (15, ex-aequo avec Jonah Lomu). Le joueur aux 126 sélections avec les Springboks est un homme pressé. Son débit de paroles est aussi vif que ses déboulés. Dans un français qu’il a appris à maîtriser depuis son arrivée à Toulon (c’était en 2013), il a dressé un point sur sa situation actuelle et sur son devenir qui se dessine aujourd’hui encore en pointillé. Le tout avec un sourire chevillé au… coeur.
Notre première question est, bien sûr, de connaître votre état de santé. Où en êtes-vous ?
Mon genou (il a été opéré à l’intersaison) va beaucoup mieux. J’ai repris l’entraînement avec le groupe il y a maintenant cinq semaines. À présent, je suis prêt à répondre présent si on fait appel à moi.
Lors de cette mise à l’écart forcée, le temps doit paraître bien long ?
En effet, c’est difficile à vivre. Mais les blessures font partie intégrante d’une carrière. Il faut savoir prendre son mal en patience et, en attendant des jours meilleurs, rester positif.
Est-ce votre dernière saison en tant que joueur ?
Pour tout dire, je n’en sais encore rien. Rien n’est fixé dans ma tête. J’en saurai, plus dans deux, trois mois. Mais j’avoue qu’aujourd’hui et même si je ne joue pas beaucoup (pas la moindre minute de temps de jeu cette saison), je ne pense pas encore à la retraite dont on dit, chez les sportifs de haut niveau, que c’est une petite mort.
La reconversion, vous y pensez ?
Bien sûr qu’à mon âge (il aura ans en juin prochain, Ndlr), il faut l’avoir en tête. Je prépare avec des cours par correspondance une formation dans le management. Picamoles fait, je crois, la même chose. Il y a pas mal de travail personnel mais c’est intéressant et instructif.
Vers quel horizon se dessine votre avenir ?
Là encore, il n’y a rien d’arrêter dans ma tête. Je ferai probablement du business en Afrique du Sud ou encore en Angleterre. Je ne sais pas encore. Et si d’aventure je mettais un terme à ma carrière, je profiterais dans un premier temps de quelques mois de vacances en famille.
Une famille qui va d’ailleurs s’agrandir prochainement...
En effet, ma femme doit mettre au monde un petit garçon, mon deuxième, au mois d’avril. Mon garçon de ans et demi aura donc un frère d’ici trois mois. C’est un peu comme un rêve.
Imaginez-vous un jour entraîner ?
Entraîneur ? Non, je ne pense pas le devenir même si je peux un jour former des jeunes entre et ans comme cela existe chez nous. Je pourrais en revanche me faire embaucher comme commentateur pour une télé en langue anglaise.
Après quinze ans de professionnalisme, quels sont vos meilleurs souvenirs ?
J’en ai beaucoup en tête. J’ai une armoire à rangement dans laquelle on peut trouver le ballon de la finale de la coupe du monde , les crampons de ma e sélection, tout un tas de maillots. Mais je garde aussi en mémoire mes quelques rencontres avec Nelson Mandela. Son apparition sur le stade de Johannesbourg le jour de la finale en avec le maillot des Springboks sur le dos (il portait le n°, celui du capitaine François Pienaar) restera, alors que j’étais gamin (il avait tout juste douze ans), un moment inoubliable.
Quels sont les meilleurs moments que vous avez vécus à Toulon ?
Je me souviens de la réception offerte par des milliers de supporters massés sur le port et notre arrivée triomphale en mairie pour célébrer notre doublé. J’avais filmé avec ma GoPro. Les images étaient impressionnantes avec toute cette foule en liesse. Je me rappelle aussi de l’essai marqué à Marseille en lors de la demi-finale contre Le Leinster lors des prolongations. Après le fait de vivre dans cette région permet d’avoir plein de bons souvenirs.
Le RCT a-t-il, cette saison, les moyens de ses ambitions ?
Pour l’instant, la saison est assez compliquée pour nous. Beaucoup de choses ont changé avec l’arrivée de Fabien Galthié. C’est une nouvelle aventure qui a débuté. En coupe d’Europe, notre parcours n’a pas été simple même si on s’en sort bien et dans le Top , à ce jour, les résultats sont mitigés. On a gagné une fois à l’extérieur (contre le Stade Français) avant de s’incliner une fois à domicile (face au Racing ). On a encore besoin de temps pour tout mettre au point. Mais le Top est de plus en plus consistant, de plus en plus exigeant, il y a de plus en plus de pression à laquelle on doit faire face.
Il n’y a rien d’arrêté dans ma tête ” Du temps pour tout mettre au point ”