Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une « lecture sévère » de l’agglo

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En dehors du Scot, Michaël Latz demeure investi dans une vie territoria­le qu’il observe toujours de près. En ce sens, il misait beaucoup d’espoirs sur l’agglo Provence verte, qui « aurait dû donner au territoire les moyens de mettre en oeuvre les choix politiques du Scot ». Avec une liberté de parole devenue assez rare parmi les maires du territoire, il dresse sur la structure une « lecture sévère ».

- La constituti­on de l’agglo

On avait fait miroiter beaucoup de gains financiers à nous constituer en agglo. En tout état de cause, les audits faits à l’époque étaient faux. Soit par erreurs de prévisions, soit par changement­s des règles de l’Etat, la structure se retrouve déjà en difficulté financière...

- Précieux pour les communes

Au-delà d’un regard critique, il faut aussi savoir constater – et apprécier – que l’agglo apporte des aides significat­ives aux communes lors des investisse­ments de celles-ci. Et en particulie­r cette année à Correns.

- Les zones économique­s

À Nicopolis, on récolte aujourd’hui ce qui a été semé il y a cinq, dix ans. Cela fonctionne et tant mieux. Mais on sait aujourd’hui que la zone sera saturée dans  à  ans : il est urgent d’anticiper de nouvelles zones sur le territoire. Il paraît inconcevab­le que nos élus, dans cinq ans, ne puissent plus autoriser l’installati­on d’entreprise­s car rien n’aura été anticipé pour les accueillir... Je pense qu’une extension de Nicopolis reste possible, mais il convient d’y travailler sans tarder...

- Et celle du Mont Aurélien à Saint-Maximin ?

Le projet est bien embourbé, c’est inquiétant. Il y a le potentiel autour de Saint-Maximin pour une zone de  à  hectares. Mais peut-être pas à cet endroit précis. On peut aussi envisager de créer une autre zone sur le sud du territoire, en Val d’Issole.

- La place de Saint-Maximin dans l’agglo

À la naissance de l’agglo, des engagement­s avaient été pris sur la gouvernanc­e. Ils ne sont aujourd’hui plus respectés, et c’est un gros souci. Si chacun sait qu’Horace Lanfranchi n’est pas, politiquem­ent, ma tasse de thé, il est inconcevab­le que le maire de Saint-Maximin n’en soit pas vice-président. C’est un manque de respect pour toute la commune, et cela expose au grand jour des querelles nuisibles au bon développem­ent du territoire. On dit que c’est “l’expression de la démocratie”, mais un tel vote, en bloc, contre SaintMaxim­in, ne relève pas du hasard...

- La responsabi­lité de Josette Pons

C’est une faute grave, mais elle n’est pas définitive. Il est aujourd’hui de la responsabi­lité de la présidente Josette Pons de tout mettre en oeuvre pour que les élus de SaintMaxim­in reviennent le plus vite possible à la table des décideurs.

- Les zones commercial­es

Il y a dans le Scot un « équilibre » entre Brignoles et Saint-Maximin, notamment. Ça n’avait pas été simple à négocier à l’époque... Il ne faudrait pas qu’un nouveau projet démesuré dans le Val d’Issole ne vienne briser tout cet équilibre, et menacer l’attractivi­té brignolais­e...

- Les logements sociaux

Il est urgent d’en réaliser, pour loger les actifs du territoire. Brignoles a sa part. Le scandale est ailleurs, dans toutes ces communes, petites ou grosses, qui n’en construise­nt aucun... Dans l’idéal, il faudrait que même les petites communes, non soumises à la loi, en réalisent  à  %. Pour loger sa population. Et globalemen­t permettre de limiter la hausse du prix de l’immobilier...

L’agglo, rendez-vous raté?

Non, pas encore. Le sénateur Collombat a dit : “une agglo doit être une coopérativ­e des communes pour leur permettre de réaliser ensemble ce qu’elles ne peuvent faire seul”. C’est une bonne définition, mais on en est loin aujourd’hui.

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