Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Vous m’avez sauvé la vie, j’étais au bout du rouleau »

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La détresse des personnes présentes peut être résumée dans une phrase: « Vous m’avez sauvé la vie, j’étais au bout du rouleau ! » Cette dame s’est ainsi jetée dans les bras de Françoise Pleven, qui ne ménage pas sa peine, avec les autres animatrice­s du collectif Levothyrox Sud Provence Corse, pour réconforte­r les victimes et les encourager à constituer un sérieux dossier médical à l’appui de leur plainte. Cette démarche ne va, hélas, pas de soi pour diverses rai- sons.

Porter plainte

La première c’est qu’une partie du corps médical se montre réticent. «Mon médecin me dit que c’est dans la tête. Alors comment obtenir un certificat médical?», interroge une participan­te. « Le médecin peut relater les effets déclarés par le patient, et cons- tater ce qui est médicaleme­nt constatabl­e. Il n’a pas à établir le lien de cause à effet entre les troubles décrits et l’origine que celui-ci leur attribue », répondent, en substance, les profession­nels de santé. Le conseil national de l’Ordre des médecins a rappelé en octobre dernier que le médecin ne peut refuser de délivrer ce certificat. En revanche, toujours selon l’Ordre, «il n’est pas tenu d’indiquer une durée d’incapacité totale de travail, (ITT) qui dans le cas particulie­r du changement de formule du Levothyrox®, peut être particuliè­rement difficile à déterminer »… Autre écueil, la prise de la plainte par les services de police et de gendarmeri­e. «Si on ne tape pas du poing sur la table, c’est très difficile», raconte l’époux d’une autre victime. Plusieurs témoignage­s en ce sens ont été donnés. Les avocats ont souligné que la plainte au pénal peut être faite pour les motifs suivants : tromperie, mise en danger de la vie d’autrui par la violation d’une obligation de sécurité ou de prudence, ou atteinte involontai­re à l’intégrité physique, en cas de certificat médical faisant état d’ITT supérieure à trois mois. Même si ce n’était pas le but unique de cette réunion, force est de constater qu’elle a aussi permis à beaucoup de se sentir écoutés, entendus et moins seuls dans leur combat.

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Françoise Pleven, l’une des chevilles ouvrières du collectif, conseille et écoute des patients inquiets.

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