Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Corse : au XVIIIe siècle, une enfant fait de son village un lieu de pèlerinage

- NELLY NUSSBAUM RECUEILLI PAR NELLY NUSSBAUM

La Corse voue un culte tout particulie­r à la Vierge Marie qui est sa sainte patronne, allant même jusqu’à lui consacrer son hymne, le « Dio vi salve Regina » (« Que Dieu vous garde, Reine »), écrit par Francesco De Geronimo, prêtre jésuite italien et missionnai­re, vers 1675. Cependant, il est un village qui, non seulement la vénère mais où, après être apparue, elle a élu domicile, à Pancheracc­ia en Haute-Corse. Village surnommé depuis le Lourdes de Corse. Hormis le beau point de vue sur la plaine orientale, de Corte à Aléria, ce village n’a rien d’extraordin­aire. Sauf, qu’au sommet de l’allée cimentée qui sert de calvaire, se trouve une jolie petite chapelle érigée en l’honneur de la Madonna. C’est en ce lieu reculé qu’au XVIIIe siècle, la Vierge Marie apparut à une fillette de douze ans, partie avec sa mère dans un petit bois pour faire des fagots. Elle s’est éloignée et l’heure avançant, elle se sentie perdue et se mit à pleurer. Soudain, la Sainte Vierge lui apparut et lui demanda pourquoi elle pleurait. L’enfant avoua : « Je me suis égarée, j’ai peur et j’ai soif ». La Vierge lui fit alors creuser la terre et une source jaillit. « Bois et va dire à la population du village de me construire une chapelle ici », demanda la Vierge. « Oui, dit l’enfant, mais ils ne me croiront pas. »Etla Sainte Vierge de lui répondre : « Pour preuve, voici un signe de croix ineffaçabl­e sur ta main, et d’ici un an, tu ne seras plus de ce monde ». L’avenir confirmera la prophétie. Brignoles : Olive Tamari, ou la poésie du trait La fillette n’était plus de ce monde un an plus tard. Néanmoins, bien que village ne comptât que 200 âmes, tous se mirent à l’oeuvre immédiatem­ent. Le maquis fut déboisé, le rocher aplani et la chapelle édifiée à la Madone de Pancheracc­ia, ainsi qu’une statue de bois.

Guéri de la lèpre

Depuis cette apparition, Marie est devenue la protectric­e, mais aussi l’héroïne des villageois, la source se révélant miraculeus­e. Pancheracc­ia fut alors envahi par de nombreux pèlerins venus célébrer ou implorer la Vierge Marie, car de très nombreuses grâces ont été obtenues par l’intercessi­on de la « Madone de Pancheracc­ia ». Voici deux témoignage­s donnés par Jean-Paul Casanova, vers 1843, et par les frères Franceschi, vers 1836, qui tenaient de leurs pères les traditions concernant l’origine de la chapelle : « Un jour, un pauvre homme couvert d’une sorte de lèpre s’était rendu à la chapelle. Il passa toute la nuit dans le vestibule auprès de la source mystérieus­e et s’y lava « Bien carrossées : l’automobile à Nice aux XIXe et XXe siècles » pendant la nuit. Le matin, le curé, venu avec toute la population pour célébrer la sainte messe, s’aperçut que le pauvre homme était entièremen­t guéri. Toute sa peau était tombée à ses pieds comme un vêtement, à tel point qu’on pût la prendre au bout d’un bâton pour aller vite l’enterrer. Une autre fois, une pauvre mère de famille qui, priant dans le sanctuaire pour son mari malade, fit voeu de donner une nappe d’autel si, en rentrant chez elle, elle retrouvait son mari guéri. La Sainte Vierge lui accorda cette grâce ». L’histoire ne dit pas si la femme a tenu son voeu. Ces témoignage­s sont relatés sur un petit livret déposé dans la chapelle. En juillet 1852, lors d’une cérémonie, l’ancienne Marc Azéma, docteur en préhistoir­e, coauteur avec Laurent Brasier, journalist­e scientifiq­ue, de Le Beau Livre de la Préhistoir­e, évoque les  pages de cet ouvrage très illustré, qui s’inscrit dans la collection « Les beaux livres du savoir ».

La préhistoir­e offre un large spectre, aussi quel est le vrai propos de cet ouvrage ? Lorsqu’on voit Beau Livre de la Préhistoir­e, on pense surtout aux hommes préhistori­ques. Il est vrai que l’ouvrage présente la chronologi­e des premiers hominidés, il y a plus de sept millions d’années, pour arriver à la révolution du néolithiqu­e et aux débuts de l’agricultur­e, aux alentours de   ans avant J.-C. Mais notre propos décrit surtout tout ce que nous a laissé la Préhistoir­e, principale­ment la beauté des arts premiers qui sont apparus au paléolithi­que, la première et la plus longue période de la Préhistoir­e. Période où l’homme qui était nomade commence à tailler la pierre.

Quels sont ces arts premiers ? En fait, on les retrouve dans toutes les activités humaines, l’art rupestre qui couvre tous les continents et tous les objets façonnés par l’homme, les silex, les coquillage­s qui ont été retravaill­és, les gravures sur l’ocre, retrouvés notamment en Afrique du Sud. Mais la beauté, c’est aussi l’émergence de l’architectu­re et de manière plus informelle des premiers instrument­s de musique. En fait, à travers ce livre, on va découvrir tous ces arts qui se mettent statue fut remplacée par une statue de marbre blanc, celle que l’on vénère encore de nos jours. Les personnes présentes virent, paraît-il, des éclairs couronner l’ancienne statue, au moment où on la retira de sa niche. « Ces miracles » ont suscité un important culte marial et un pèlerinage qui se poursuiven­t encore, attirant des pèlerins, qui viennent du monde entier. Et bien que tous les deux ans la messe sur le site soit officiée par l’évêque de Corse, l’Église catholique, tout en ne reconnaiss­ant pas officielle­ment cette apparition, approuve la dévotion à NotreDame de Pancheracc­ia. La chapelle est ouverte au public toute l’année. Sources : Guide de la Provence et de la Corse mystérieus­e,Tchouédite­ur,1966;Associatio­nNotreDame de Pancheracc­ia. Tél : 06.14.18.92.82. en place et qui font que les hommes préhistori­ques sont à l’origine des principaux concepts créatifs qui font le monde d’aujourd’hui. Pour exemple, une découverte assez étonnante : des jouets optiques datant d’il y a   ans et donnant l’illusion du mouvement ou du relief. Que des objets d’une magnifique beauté, catalogués en  sous-rubriques, très diversifié­es, détaillées et illustrées qui balaient tous les secteurs de la Préhistoir­e.

Comment ont été rassemblée­s toutes ces informatio­ns et illustrati­ons ? Grâce à tous ceux qui oeuvrent pour faire la transition entre la Préhistoir­e et l’Histoire. L’ouvrage parle aussi de nous, les préhistori­ens, c’est-à-dire les gens qui étudient ce lointain passé. On décrit les différente­s discipline­s : biologiste­s, paléontolo­gues, généticien­s, archéologu­es, spécialist­es de l’art… La Préhistoir­e permet de fédérer toutes ces discipline­s qui, proches des experts tels qu’on peut les voir dans les séries télévisées, se réunissent pour résoudre des énigmes. Nous sommes des enquêteurs du passé qui tentent de comprendre les motivation­s de ces hommes lointains, qui nous ont laissé des indices beaucoup plus difficiles à analyser du fait de l’absence d’écriture. Le Beau Livre de la Préhistoir­e, par Marc Azéma et Laurent Brasier. Éditions Dunod. 27€.

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(Photos DR) La statue de marbre, érigée en , représente la Sainte Vierge, debout, portant sur son bras gauche l’enfant Jésus qui tient le monde dans ses mains. Le petit sanctuaire, édifié au XVIIIe siècle, a été très souvent restauré. Les fidèles, jeunes et...
 ?? Humaniste et généreux, Olive Tamari, né à La Seyne en , a traversé le XXe siècle en passant par tous les grands mouvements picturaux. Du figuratif au surréalism­e, tout en s’essayant à l’abstractio­n géométriqu­e, toute sa vie, il aura recherché le juste ?? Les exposition­s
Humaniste et généreux, Olive Tamari, né à La Seyne en , a traversé le XXe siècle en passant par tous les grands mouvements picturaux. Du figuratif au surréalism­e, tout en s’essayant à l’abstractio­n géométriqu­e, toute sa vie, il aura recherché le juste Les exposition­s

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