Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Italie: le tireur est bien passé à l’acte à la suite d’un sordide fait divers

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« J’étais en train de me rendre en voiture au gymnase quand j’ai entendu à la radio l’histoire de la jeune fille de 18 ans. D’instinct, j’ai fait demi-tour, je suis rentré chez moi, j’ai ouvert le coffre-fort et j’ai pris le pistolet. J’ai décidé de tous les tuer.» La confession, glaçante, émane de Luca Traini, l’auteur de la fusillade ayant blessé six Africains à Macerata, dans le centre de l’Italie (notre édition d’hier). C’est donc bien à la suite d’un sordide fait divers – le meurtre, la semaine dernière, de Pamela Mastropiet­ro, une Italienne de 18 ans dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux dans des valises –, pour lequel le principal suspect est un Nigérian demandeur d’asile et dealer de drogue, que cet agent de sécurité et militant d’extrême droite, crâne rasé, tatouage d’inspiratio­n fasciste sur la tempe, a enclenché son expédition punitive, révèle le Corriere della Sera. La jeune femme s’était échappée lundi d’un centre de désintoxic­ation situé précisémen­t à Corridonia, localité où le tireur s’était présenté en 2017 à des élections communales sous l’étiquette de la Ligue du Nord.

Il avait un exemplaire de « Mein Kampf »

Selon Francesco Clerico, le propriétai­re d’un gymnase de Macerata, qui avait exclu Luca Traini en raison de son comporteme­nt extrémiste déséquilib­ré, ce dernier «était tellement mal qu’il était allé voir un psychiatre », qui « avait jugé qu’il était borderline », a-t-il confié au Corriere della Sera. Dans le cadre de l’enquête, ouverte pour tentative de « massacre aggravé par un objectif raciste » et pour « port illégal d’arme », un exemplaire de Mein Kampf, un livre d’histoire sur Benito Mussolini, un magazine sur la jeunesse fasciste ou encore des croix celtiques ont par ailleurs été trouvés dans une chambre au domicile de sa mère, ont révélé hier les carabinier­i.

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