Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Testicule non descendu: la nécessaire prise en charge
Dès la naissance, le pédiatre procède à un examen clinique complet du nouveau-né. S’agissant d’un petit garçon, il contrôle la présence des testicules dans les bourses. Il arrive qu’ils ne soient pas descendus. Dans la plupart des cas, ils regagnent leur place naturellement. Mais pas toujours, c’est que l’on appelle l’ectopie testiculaire : la mauvaise localisation d’un ou des testicules (dans 20 % des cas, les deux sont touchés) qui concerne 3 à 4 % des nouveau-nés garçons. Le pourcentage est encore plus élevé parmi les bébés prématurés garçons (un tiers sont concernés), la migration du testicule n’étant pas tout à fait achevée lorsqu’ils viennent au monde. Heureusement, les choses rentrent naturellement dans l’ordre pour la majorité de ces bébés. Pour les autres, il faudra envisager un traitement chirurgical. Car « les conséquences peuvent être graves alors que la prise en charge est relativement facile », souligne l’urologue varois le Dr Muhieddine Khodari. En effet, l’ectopie testiculaire mal traitée est un facteur de risque important du cancer du testicule (les risques sont vingt fois plus élevés que dans la population générale) mais elle peut aussi avoir une incidence négative en termes de fertilité. Le positionnement des testicules ne doit, en effet, rien au hasard : dans les bourses, ils sont au frais (32° C environ par rapport à la température du corps de 37° C). S’ils restent dans l’abdomen, outre le risque d’atrophie, la chaleur excessive empêche la production de spermatozoïdes.
Sous coelioscopie
« On distingue trois grands cas de figure d’ectopie : soit le testicule est trop haut mais palpable (par exemple au pli de l’aine), soit il est trop mobile (il monte et descend) soit il n’est même pas palpable car situé haut dans l’abdomen. » L’intervention, lorsqu’elle est nécessaire, va dépendre du diagnostic. « Elle consiste à accrocher le testicule dans la bourse, résume le Dr Khodari. S’il est palpable, il faudra alors le libérer de ses attaches avant de le descendre puis de le fixer. S’il n’est pas palpable, une coelioscopie sera nécessaire afin de localiser le testicule dans l’abdomen et de l’abaisser jusque dans la bourse. Parfois la hauteur est telle qu’il est nécessaire de le faire en deux temps pour préserver la vascularisation.» L’urologue précise qu’il est fondamental de procéder à l’intervention lorsque l’enfant est encore jeune – avant l’âge de deux ans maximum. Car plus on attend, plus grand est le risque d’atrophie : le testicule souffre car il n’est pas bien oxygéné. Le Dr Khodari entend conclure avec un message clair de prévention : « Il ne faut surtout pas laisser traîner ce type de problème en pensant qu’il se résoudra tout seul. L’opération est courante, peu douloureuse et ne présente que peu de risques si ce n’est un hématome sans gravité autour de la zone opérée. Et surtout, elle peut éviter d’autres complications à l’âge adulte, notamment l’infertilité et le risque de cancer des testicules. »