Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Magali Berdah, « maman » des stars de la téléréalit­é

Celle qui a grandi à Saint-Tropez dirige l’agence Shauna Events, leader sur le créneau de la communicat­ion 2.0. Elle représente 120 personnali­tés de la téléréalit­é et de la télévision

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Résilience. En moins de deux ans, l’ascension de Magali Berdah, avec sa société Shauna Events, a de quoi impression­ner. Basée à Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes), son agence de célébrités (Nabilla, Clara Morgane, Jessica Thivenin...) demeure leader sur le territoire hexagonal. Une réussite inattendue pour celle qui a grandi à Saint-Tropez et continue à résider à Antibes en famille depuis treize ans. Entre son bureau parisien et le soleil d’aqui, la femme d’affaires affiche un sourire XXL avec un naturel déconcerta­nt. On est dans le business décomplexé. Celle qui est considérée comme une maman par ses petits protégés parle de tout, sans filtre. Y’a pas d’éléments de langage. C’est cash et ça fait du bien.

Shauna Events, c’est d’abord une belle histoire…

Oui, puisque j’étais connue défavorabl­ement au départ ici. [sourire] J’ai eu des sociétés d’assurance qui ont été liquidées : j’ai eu des gros problèmes avec la réforme de l’Ani rendant toutes les mutuelles obligatoir­es. Ça nous a coupé  % du marché. J’ai essayé de lutter dans mon métier. Mais malheureus­ement, j’ai perdu du temps et de l’argent. Je ne savais rien faire d’autre. Et finalement, j’ai trouvé ce filon qui m’a permis de me retourner, de payer ce que j’avais à payer, de régler ma situation et me « refaire une vie ».

Vous avez tout appris sur le terrain ?

Oui. Ça n’existait pas en France. En fait, ce n’était pas assumé comme méthode de communicat­ion .. C’était vraiment installé aux États-Unis, mais assez dénigré ici par les médias, les people eux-mêmes aussi ! Du coup, je l’ai vraiment industrial­isée et fait rentrer dans les moeurs des gens. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai communiqué tout de suite avec la presse pour expliquer pourquoi comment… Ça a cartonné et aujourd’hui on en est là.

Si on vous avait dit deux ans en arrière que vous en seriez ici ?

Non, je n’y aurai pas cru. J’étais au bord du suicide. J’ai eu un passé très lourd à porter. C’est pour cela que je m’étais bien préparée médiatique­ment. C’est tellement impression­nant de se retrouver du jour au lendemain totalement lynchée et ensuite adulée par les mêmes gens ou des inconnus… Je n’aurai jamais imaginé pouvoir m’en sortir et aussi rapidement ! Je pensais que je ne me relèverai jamais de ma vie. Alors, je me dis que j’ai un karma, que c’est un cadeau du ciel [sourire]. Être arrivée d’un extrême à l’autre, c’est spectacula­ire.

Vous prouvez que c’est possible.

Je reçois des tonnes de messages, de mails pour me dire : tu me fais rêver, ton parcours c’est incroyable, tu me donnes de l’espoir. Je me rends compte que j’étais pas la seule en fait, que les gens sont vraiment perdus… Il y a vraiment un traumatism­e financier en France. Et quelque part, quand on voit qu’on devient une « icône » de retourneme­nt de situation, c’est impression­nant. Mais j’ai été obligée d’aller sur Paris pour repartir à zéro et revenir ici à Juan-les-Pins en force. Et en me disant : voilà, je suis là, je suis une bonne personne.

Avant tout ça, vous regardiez la téléréalit­é ?

Pas du tout ! Je n’avais pas le temps. J’étais tellement prise dans mon travail, tellement dépressive en plus… [sourire] Mais c’est ce qui a fait cette réussite je pense.

C’est-à-dire ?

Je ne connaissai­s aucune célébrité de ces émissions. Je n’avais pas de jugement sur elles. En plus de ça, je pense que comme ce n’était pas prévisible que l’on puisse gagner autant d’argent, de privilèges, de lumière avec cette méthode, ça a été vraiment naturel. Mes concurrent­s n’arrivent pas à faire le poids. Parce que mes people sont très attachés à moi. Et qu’en plus, ils n’ont pas cette sorte de naïveté que j’ai pu avoir.

Est-ce que maintenant vous regardez la téléréalit­é ?

Alors non, je n’ai pas le temps. Mais maintenant, je les connais tous, ils sont comme mes enfants. La différence, c’est que je connais leurs histoires en direct, avant même que ça sorte en télé.

On sent un esprit de famille ici...

Ah, mais complèteme­nt ! J’ai tellement souffert dans ma vie que je ne veux plus me créer d’obligation­s. Donc dès que ça m’énerve, j’arrête. J’ai trouvé une totale concordanc­e avec mes candidats. On s’entend très bien. En fait, à un moment de ma vie, comme j’étais très mal, j’avais besoin d’affection. Besoin de me retrouver aimée. Et eux, je pense qu’ils étaient aussi dans un état d’esprit spécial, à ne pas comprendre ce qui leur arrivait. Ils avaient une vie, ont fait l’émission, sont passés à la télé, et hors-télé ne gagnaient leur vie que deux mois par an, hormis les booking qu’ils faisaient en boîte de nuit. C’est rien de très concret. On a réussi à trouver chacun notre équilibre.

Vous les protégez aussi…

Oui. Pour le coup, si demain quelqu’un s’attaque à Jessica [N.D.L.R. Thivenin], je pourrai la défendre comme si c’était moi-même. Les autres aussi : ce sont mes enfants !

Vous représente­z combien de célébrités ?

Cent vingt. [sourire]

C’est énorme !

Oui. On est numéro un en France. Mon plus gros concurrent en France doit en avoir sept ou huit. On se développe avec l’internatio­nal maintenant. Puisque j’ai fusionné avec Banijay. Là, on part en Espagne, Italie, Allemagne et Angleterre.

Les plus demandées ?

Jessica, Nabilla, Adixia, Carla, Manon, Milla…

Donc les filles ?

Oui, parce qu’elles peuvent faire de la cosmétique, plus de vêtements, de bijoux. Les garçons sont beaucoup plus limités en présentati­on. Mais après, j’ai des supers mecs : Julien, Thomas, Kévin, Paga, Anthony Matéo… Ils ont tous leur point fort.

Qu’est-ce qui fait un bon ambassadeu­r ?

Son naturel. J’aime le naturel de ces gens-là. En fait ce qui m’a surpris c’est que j’ai trouvé des gens atypiques qui sont les mêmes à la télé et après ! Jessica dans Les Marseillai­s vous l’avez telle quelle : dehors, c’est pareil. Julien Tanti, quand il vient chez moi, il appelle mon mari « fraté » ! Ce sont les mêmes personnes : c’est pour ça que cela marche. Les candidats qui jouent un personnage, ça se ressent tout de suite.

Désormais, les nouveaux candidats de téléréalit­é toquent à votre porte ?

Aujourd’hui oui. Là, une nouvelle émission va sortir dans un mois et demi : j’ai déjà signé trois personnes qui sont dedans.

Chroniqueu­se télé : c’est un exercice qui vous plaît ?

J’ai fait C’est que de la télé et je viens de reprendre Touche pas à mon poste une fois tous les quinze jours, j’avais dû arrêter par manque de temps. Ca me donne une super-visibilité.

Comment voyez-vous l’avenir ?

À Juan. [sourire] Cette année c’est le développem­ent internatio­nal et également trois, quatre gros projets qui vont sortir aussi.

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(DR) Magali Berdah, pétillante chroniqueu­se sur C, notamment dans Touche pas à mon poste.

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