Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Reprise de la grève chez Pizzorno ?
Le président de l’association des maires du Var va créer une « commission de travail» pour sortir de l’impasse. Mais chacun reste sur ses positions. Les salariés de Pizzorno pourraient, à nouveau, cesser le travail.
La montagne aura accouché d’une souris : au terme de 2 h 30 de débats convoqués en AG extraordinaire par l’Association des maires du Var (AMF83) pour répondre au mouvement de grève des employés de Pizzorno et à la problématique de la fermeture prochaine du site de Balançan, le président Jean-Pierre Véran a annoncé la création d’une commission de travail restreinte avec les services de la préfecture. Qu’en sortira-il ? On peut se le demander tant chacun s’est renvoyé la balle, évoquant davantage les erreurs du passé, les efforts longtemps refusés en matière de tri et de collecte sélective, les lenteurs administratives, et un avenir (enfin) porteur d’alternatives pour les déchets varois : la rehausse à court terme du site 3 de Bagnols-en-Forêt puis la mise en oeuvre du Vallon des pins, et à l’horizon de 5 ans l’ouverture à Brignoles de Technovar, une installation multi-filières (matière et production énergétique) qui ira de pair avec une zone d’enfouissement à Ginasservis.
Incompatible avec le PLU
Pour le présent, en revanche, c’est retour à la case départ. Au Balançan, les casiers seront complets à la fin juillet : soit le site est fermé, ce qui induirait selon Pizzorno la perte de 50 emplois et obligerait le Var à exporter ses déchets vers d’autres départements ; soit l’entreprise est autorisée à y réaliser un site 5 « pour une durée de 5 ans et pas au-delà », a précisé Jean-Pierre Véran, par le biais d’une convention qu’il souhaitait voir intervenir entre Pizzorno, le maire du Cannet-des-Maures, le préfet du Var, le SIVED NG et la communauté d’agglomération Provence verte. Car en l’état, le Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune n’autorise pas une nouvelle durée d’exploitation et son maire Jean-Luc Longour n’entend visiblement pas y déroger. « Le projet initial de l’entreprise, avec une prolongation d’activité sur 9 ans et la construction d’une infrastructure sera refusé pour incompatibilité avec le document d’urbanisme, a souligné le préfet du Var Jean-Luc Videlaine. Le nouveau projet que j’ai reçu la semaine dernière est-il, lui, compatible ou pas ? Il parle de 5 ans au moins. Pour moi, c’est une autre interrogation. » Le préfet attend de recevoir d’ici quelques jours les responsables de Pizzorno. Les appels à la raison, à la responsabilité, formulés par de nombreux élus et parlementaires, auront-ils par ailleurs, infléchi la position de Jean-Luc Longour. Pas sûr car a-t-il martelé : « L’autorisation actuelle court jusqu’en 2020, je n’irai pas audelà. Vous pouvez parler d’obsession électorale mais c’est l’engagement que j’ai pris. »