Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’intérim met l’hôpital public sous perfusion
Toulon - La Seyne Le centre hospitalier intercommunal a eu recours cet hiver à l’intérim face au pic d’activité et à l’absentéisme. Le déplafonnement mensuel des heures sup’ apporterait de l’oxygène
Six ans après son ouverture, le centre hospitalier intercommunal Toulon - La Seyne (Chits) commence à peine à stabiliser son activité, mais peine, malgré tous les efforts d’économie, à diminuer le recours à du personnel intérimaire. En trois ans, le budget a fortement augmenté.
euros dépensés en
Pour l’année 2017, les dépenses s’élèvent en moyenne à 300 000 euros pour l’emploi des personnels non médicaux. Il porte majoritairement sur l’emploi d’infirmiers devant les aides soignants tous services confondus. Une enveloppe financière qui, il y a encore trois ans, ne s’élevait qu’à « 20 000 euros », selon le syndicat majoritaire Force ouvrière. Parallèlement, l’absentéisme des personnels « reste assez haut même s’il baisse légèrement », reconnaît Michel Perrot, directeur du Chits. Il constitue un des maillons de la chaîne du recours à l’intérim. A celuici, il faut ajouter les arrêts maladies, la période hivernale sous tension – services des urgences adultes et pédiatriques en surchauffe –, et la période de congés de personnels. « Nous avons un peu moins de monde pour faire autant, sinon plus », reconnaît Michel Perrot. Il ne minimise pas, loin s’en faut, la période sous tension de cet hiver « compliquée et lourde pour les équipes confrontées à énormément de passages notament aux urgences ». « Forcément, on a besoin de renforcer les équipes, et on fait appel à du personnel d’intérim quand on ne peut pas faire autrement.» Le directeur ne le nie pas : le recours, aussi, aux heures supplémentaires par les agents, durant cette période d’épidémie, coûte moins cher tout en étant plus adaptée. Notamment dans les services spécialisés. « La situation devient critique notamment en réanimation, néonatologie, pédiatrie, oncologie, en raison de l’absence de compétences spécifiques de personnels intérimaires, et ce malgré leur bonne volonté », avait alerté, en période de crise, Jean-Eric Lodevic, secrétaire général du syndicat majoritaire FO.
Heures sup’ sur la base du volontariat
Or, le recours aux heures sup’ se complique avec le seuil réglementaire non autorisé à être dépassé : le plafond mensuel est limité à 15 heures par agent, voire 18 heures selon certaines catégories de personnel (sages-femmes, infirmiers spécialisés, et manipulateurs en radiologie). Or, les blouses blanches ont toujours dépassé le quota mensuel en période de crise pour une meilleure prise en charge des patients. Ce diktat du décret soulève un profond malaise car il remet en cause, selon le directeur, le « bon fonctionnement de l’établissement ».( lire encadrés).