Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vive le bon sens !

- de DENIS JEAMBAR Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

C’est une déroutante équation française. Onze lauréats de la médaille Fields, l’équivalent du prix Nobel en mathématiq­ues, sont français ce qui fait de notre pays le plus titré dans ce classement de prestige derrière les états-Unis. En revanche, dans le classement Pisa, qui évalue les acquis des élèves de  ans, notamment en mathématiq­ues, la France n’arrive qu’en e position sur  pays membres de l’OCDE. Ces données soulignent en fait un double phénomène : notre pays peut rivaliser dans l’excellence pour autant il forme mal ses enfants. C’est ce paradoxe que veut faire disparaîtr­e le gouverneme­nt à partir du rapport qu’il a commandé au plus médiatique de nos médaillés Fields, Cédric Villani, grand mathématic­ien mais aussi député de la République en Marche. Ses recettes ne sont pas miraculeus­es. Il ne cache pas s’être inspiré de Singapour qui s’est installé, grâce à son système de formation, en tête du classement Pisa. Non sans raison, il propose donc que l’enseigneme­nt des mathématiq­ues devienne une priorité nationale. Cette discipline est, en effet, essentiell­e dans le monde des technologi­es nouvelles. Pour relever le défi, il avance des solutions qui font appel à ce bon sens que l’Éducation nationale a trop souvent oublié ces dernières années en cédant aux dérives du « pédagogism­e ». Peut-on contester ses  propositio­ns ? En vérité, non. Il s’agit d’abord de renforcer la formation initiale des instituteu­rs dont la responsabi­lité dans la formation initiale des élèves est considérab­le. Ainsi armés, ils pourront rendre les apprentiss­ages plus ludiques, notamment avec la manipulati­on d’objets avant de passer à l’abstractio­n. L’ambition première est que, au sortir du CP, chaque enfant sache réaliser les quatre opérations qui président à la découverte des mathématiq­ues : l’addition, la soustracti­on, la multiplica­tion, la division. Ainsi formulées, ces propositio­ns n’ont rien de révolution­naires mais elles prennent à rebours les méthodes qui ont conduit au cours des dernières décennies à notre décrochage en ce domaine. Naturellem­ent, il y faudra des moyens. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, dit les avoir. En tout cas, cet homme de terrain montre depuis son arrivée à la tête des bataillons de l’Education une déterminat­ion sans faille pour remettre notre système éducatif sur les rails de la réussite.

« Il s’agit de renforcer la formation initiale des instituteu­rs »

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