Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

H. Lanfranchi : « Pas prévu comme ça »

Saint-Maximin S’il ne s’y attendait pas, le « nouveau » maire est « ravi » de retrouver ce fauteuil qu’il a occupé de 1995 à 2002. Et s’inscrit dans les pas… de sa propre fille

- RECUEILLI PAR PHILIPPE ZAMARI pzamari@varmatin.com

Une cure de jouvence ». En reprenant il y a quelques mois le fauteuil de maire, Horace Lanfranchi retrouve un mandat qu’il avait quitté en 2002. Provoquant une ironique inversion des rôles puisque c’est désormais à son tour de poursuivre l’oeuvre de sa propre fille Christine, devenue sénatrice et donc simple conseillèr­e municipale. Qui n’est jamais très loin, puisqu’elle l’a, par exemple, accompagné lors de notre entretien.

Vous voilà donc, à nouveau, maire…

Tout a été très vite. Avec la loi sur la transparen­ce et le non-cumul des mandats, et la décision de Christiane Hummel, Christine a eu l’occasion de devenir sénatrice, et l’a saisie. Puis, nos colistiers m’ont demandé de lui succéder en tant que maire. Ce n'était pas prévu comme ça, mais j’ai connu des sorts plus difficiles…

Dans quel état d’esprit abordezvou­s votre mandat ?

Tout simplement : nous poursuivon­s le travail d’équipe initié par Christine depuis l’élection de . Ainsi, nous mènerons à terme autant qu’il sera possible le programme pour lequel les Saint-Maximinois nous ont élus.

Avec la requalific­ation de la place Malherbe, en cours, en projet central…

Entre autres, oui. Les travaux avancent bien, tout devrait être achevé fin avril. Le dallage va débuter d’ici quelques jours. Puis les arbres seront replantés avant la fin mars. Il s’agira de variétés plus résistante­s au chancre et autres parasites…

L’abattage des platanes a fait grand bruit… Le regrettez-vous ?

Pas une seconde ! Les spécialist­es l’avaient recommandé. Et on a pu voir aux premiers coups de tronçonneu­se que c’était en effet nécessaire : nos arbres étaient des coquilles vides ! On a déjà vu des chutes de branches… Alors, je préfère mille fois subir quelques critiques pour avoir fait couper ces arbres, que de vivre un drame comme cela a pu se voir ailleurs ().

Avez-vous des remontées de commerçant­s mécontents, comme cela peut se voir en période d’importants travaux ?

Non, relativeme­nt peu. Il n’y a pas de secret : nous avons beaucoup informé en amont, discuté avec eux… Des travaux, ce n’est jamais agréable, mais c’est pour la bonne cause. Et visiblemen­t ils en sont bien conscients…

Si elle sera donc requalifié­e, la place Malherbe n’est pas totalement transfigur­ée ?

Non, et tant mieux. Il y a au centre-ville de Saint-Maximin des équilibres, des perspectiv­es, qui fonctionne­nt bien. L’essentiel est d’améliorer les choses, comme on le fait place Malherbe, sans perturber ces grandes lignes. C’est aussi ce que l’on s’est attaché à faire par exemple lors de l’édificatio­n du pôle culturel, pour qu’il s’intègre en coeur de ville…

Et ensuite ?

Ensuite, on passera au gros dossier suivant, à savoir le projet du Clos de Roque. Concernant la partie habitat, validée par les Bâtiments de France, on monte le projet avec l’EPFR (Etablissem­ent public foncier régional, NDLR) avant de lancer l’appel à concurrenc­e. Il s’agit d’une véritable greffe sur le centre-ville, et il s’agit, encore une fois, que tout cela s’harmonise pour le mieux avec l’existant.

Et le complexe sportif ?

Ce parc sportif est un projet de longue haleine, qui a trouvé sa vitesse de croisière : on rentre désormais dans le vif du sujet. Le projet sera mené en deux temps : le complexe aquatique, pour lequel l’agglo Provence verte a lancé les études lors du conseil communauta­ire de la semaine passée, et qui en a fait son “projet phare”, comme l’a dit la présidente dans vos colonnes. Et de l’autre le complexe sportif, dont nous travaillon­s à déterminer les bons volumes. Les fouilles préventive­s, indispensa­bles, commencent. Et représente­nt déjà un montant de près d’un million d’euros…

Et le centre ancien ?

(Christine Lanfranchi): C’est également une de nos ambitions majeures pour la ville. Ce centre ancien est magnifique, mais complèteme­nt délaissé depuis des décennies, comme tant d’autres centres anciens de nos communes du Var... Nous poursuivon­s nos efforts : nous venons d’acquérir par exemple une troisième maison, dans la rue de la République. Nous installero­ns en coeur de ville une annexe de la police municipale, les services de l’OPAH (opération programmée d’améliorati­on de l’habitat), des locaux pour l’installati­on d’artisans d’art... (Horace Lanfranchi) : C’est un véritable travail de fond, car il s’agit aussi de créer du lien, de réinvestir et de permettre à la population de se réappropri­er les lieux. Par exemple, les actions du Bazar du lézard fédèrent beaucoup de monde toutes génération­s confondues, c’est beau à voir ! Et tout cela contribue également à faire reculer les coins où la délinquanc­e s’installe : en toute humilité, nous constatons une baisse des chiffres de la délinquanc­e, là où elle augmente sur le plan national… C’est le fruit d’un travail collectif, gendarmeri­e, police municipale, acteurs institutio­nnels, etc.

Certaines voix se sont élevées pour se plaindre d’un possible manque de stationnem­ent en ville…

Prenez l’exemple de ces dernières vacances : nous avons choisi de maintenir la patinoire, malgré les travaux, et au détriment de plusieurs places de parking. Pour autant, cela a été encore une fois un succès considérab­le :  à   personnes ! Qui ont fait vivre les commerces du centre… Et qui ont donc trouvé à se garer, visiblemen­t. Nous ne sousestimo­ns pas la problémati­que du stationnem­ent, mais l’offre existante est suffisante. Et  à  places supplément­aires verront le jour au futur complexe sportif, à quelques minutes à pied du coeur de ville !

Sur le plan économique, le territoire attend aussi son parc d’activités…

Oui, j’ai également lu à ce sujet des déclaratio­ns intéressan­tes de Josette Pons dans la presse. Le projet de parc d’activités du Mont Aurélien n’est pas encore enterré, l’agglo est au tribunal pour le défendre. Ce qui signifie que l’on peut perdre, bien sûr, mais c’est également largement « gagnable » selon moi. Le problème sur ce genre de projets est que nous sommes jugés par des associatio­ns basées à mille kilomètres de là, qui nous parlent par exemple de pins maritimes… Je m’engage à payer un bon resto à quiconque trouvera l’ombre d’un pin maritime sur ce site !

Visiblemen­t, la situation s’apaise entre la commune de Saint-Maximin et l’agglo Provence verte () ?

Disons que je suis bien évidemment un démocrate, et que je respecte donc l’expression de ce vote démocratiq­ue. 1. En juin 2015, une petite fille de 3 ans avait été tuée par la chute d’une branche d’un platane à SollièsTou­cas. 2. Après l’élection du maire de Rocbaron, Jean-Claude Félix, au détriment d’Horace Lanfranchi. Tous deux briguaient le fauteuil de vice-président laissé vacant par Christine Lanfranchi devenue sénatrice.

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(Photo Gilbert Rinaudo) De nouveau maire de Saint-Maximin, Horace Lanfranchi entend bien poursuivre le travail d’équipe initié depuis  par sa fille Christine.

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