Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
H. Lanfranchi : « Pas prévu comme ça »
Saint-Maximin S’il ne s’y attendait pas, le « nouveau » maire est « ravi » de retrouver ce fauteuil qu’il a occupé de 1995 à 2002. Et s’inscrit dans les pas… de sa propre fille
Une cure de jouvence ». En reprenant il y a quelques mois le fauteuil de maire, Horace Lanfranchi retrouve un mandat qu’il avait quitté en 2002. Provoquant une ironique inversion des rôles puisque c’est désormais à son tour de poursuivre l’oeuvre de sa propre fille Christine, devenue sénatrice et donc simple conseillère municipale. Qui n’est jamais très loin, puisqu’elle l’a, par exemple, accompagné lors de notre entretien.
Vous voilà donc, à nouveau, maire…
Tout a été très vite. Avec la loi sur la transparence et le non-cumul des mandats, et la décision de Christiane Hummel, Christine a eu l’occasion de devenir sénatrice, et l’a saisie. Puis, nos colistiers m’ont demandé de lui succéder en tant que maire. Ce n'était pas prévu comme ça, mais j’ai connu des sorts plus difficiles…
Dans quel état d’esprit abordezvous votre mandat ?
Tout simplement : nous poursuivons le travail d’équipe initié par Christine depuis l’élection de . Ainsi, nous mènerons à terme autant qu’il sera possible le programme pour lequel les Saint-Maximinois nous ont élus.
Avec la requalification de la place Malherbe, en cours, en projet central…
Entre autres, oui. Les travaux avancent bien, tout devrait être achevé fin avril. Le dallage va débuter d’ici quelques jours. Puis les arbres seront replantés avant la fin mars. Il s’agira de variétés plus résistantes au chancre et autres parasites…
L’abattage des platanes a fait grand bruit… Le regrettez-vous ?
Pas une seconde ! Les spécialistes l’avaient recommandé. Et on a pu voir aux premiers coups de tronçonneuse que c’était en effet nécessaire : nos arbres étaient des coquilles vides ! On a déjà vu des chutes de branches… Alors, je préfère mille fois subir quelques critiques pour avoir fait couper ces arbres, que de vivre un drame comme cela a pu se voir ailleurs ().
Avez-vous des remontées de commerçants mécontents, comme cela peut se voir en période d’importants travaux ?
Non, relativement peu. Il n’y a pas de secret : nous avons beaucoup informé en amont, discuté avec eux… Des travaux, ce n’est jamais agréable, mais c’est pour la bonne cause. Et visiblement ils en sont bien conscients…
Si elle sera donc requalifiée, la place Malherbe n’est pas totalement transfigurée ?
Non, et tant mieux. Il y a au centre-ville de Saint-Maximin des équilibres, des perspectives, qui fonctionnent bien. L’essentiel est d’améliorer les choses, comme on le fait place Malherbe, sans perturber ces grandes lignes. C’est aussi ce que l’on s’est attaché à faire par exemple lors de l’édification du pôle culturel, pour qu’il s’intègre en coeur de ville…
Et ensuite ?
Ensuite, on passera au gros dossier suivant, à savoir le projet du Clos de Roque. Concernant la partie habitat, validée par les Bâtiments de France, on monte le projet avec l’EPFR (Etablissement public foncier régional, NDLR) avant de lancer l’appel à concurrence. Il s’agit d’une véritable greffe sur le centre-ville, et il s’agit, encore une fois, que tout cela s’harmonise pour le mieux avec l’existant.
Et le complexe sportif ?
Ce parc sportif est un projet de longue haleine, qui a trouvé sa vitesse de croisière : on rentre désormais dans le vif du sujet. Le projet sera mené en deux temps : le complexe aquatique, pour lequel l’agglo Provence verte a lancé les études lors du conseil communautaire de la semaine passée, et qui en a fait son “projet phare”, comme l’a dit la présidente dans vos colonnes. Et de l’autre le complexe sportif, dont nous travaillons à déterminer les bons volumes. Les fouilles préventives, indispensables, commencent. Et représentent déjà un montant de près d’un million d’euros…
Et le centre ancien ?
(Christine Lanfranchi): C’est également une de nos ambitions majeures pour la ville. Ce centre ancien est magnifique, mais complètement délaissé depuis des décennies, comme tant d’autres centres anciens de nos communes du Var... Nous poursuivons nos efforts : nous venons d’acquérir par exemple une troisième maison, dans la rue de la République. Nous installerons en coeur de ville une annexe de la police municipale, les services de l’OPAH (opération programmée d’amélioration de l’habitat), des locaux pour l’installation d’artisans d’art... (Horace Lanfranchi) : C’est un véritable travail de fond, car il s’agit aussi de créer du lien, de réinvestir et de permettre à la population de se réapproprier les lieux. Par exemple, les actions du Bazar du lézard fédèrent beaucoup de monde toutes générations confondues, c’est beau à voir ! Et tout cela contribue également à faire reculer les coins où la délinquance s’installe : en toute humilité, nous constatons une baisse des chiffres de la délinquance, là où elle augmente sur le plan national… C’est le fruit d’un travail collectif, gendarmerie, police municipale, acteurs institutionnels, etc.
Certaines voix se sont élevées pour se plaindre d’un possible manque de stationnement en ville…
Prenez l’exemple de ces dernières vacances : nous avons choisi de maintenir la patinoire, malgré les travaux, et au détriment de plusieurs places de parking. Pour autant, cela a été encore une fois un succès considérable : à personnes ! Qui ont fait vivre les commerces du centre… Et qui ont donc trouvé à se garer, visiblement. Nous ne sousestimons pas la problématique du stationnement, mais l’offre existante est suffisante. Et à places supplémentaires verront le jour au futur complexe sportif, à quelques minutes à pied du coeur de ville !
Sur le plan économique, le territoire attend aussi son parc d’activités…
Oui, j’ai également lu à ce sujet des déclarations intéressantes de Josette Pons dans la presse. Le projet de parc d’activités du Mont Aurélien n’est pas encore enterré, l’agglo est au tribunal pour le défendre. Ce qui signifie que l’on peut perdre, bien sûr, mais c’est également largement « gagnable » selon moi. Le problème sur ce genre de projets est que nous sommes jugés par des associations basées à mille kilomètres de là, qui nous parlent par exemple de pins maritimes… Je m’engage à payer un bon resto à quiconque trouvera l’ombre d’un pin maritime sur ce site !
Visiblement, la situation s’apaise entre la commune de Saint-Maximin et l’agglo Provence verte () ?
Disons que je suis bien évidemment un démocrate, et que je respecte donc l’expression de ce vote démocratique. 1. En juin 2015, une petite fille de 3 ans avait été tuée par la chute d’une branche d’un platane à SollièsToucas. 2. Après l’élection du maire de Rocbaron, Jean-Claude Félix, au détriment d’Horace Lanfranchi. Tous deux briguaient le fauteuil de vice-président laissé vacant par Christine Lanfranchi devenue sénatrice.