Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

 h, à Mayol

-

Au pied de Mayol, des voix s’élèvent. Ici, sur le parking proche de la zone d’embarqueme­nt pour la Corse, il n’y a pas d’enjeu dans la rencontre. Seuls des hommes et des femmes qui partagent un bout de chemin... et de trottoir devenu « leur chez eux ». Tables et chaises sont mises en place à côté du foodtruck solidaire pour déguster le repas chaud fait maison à partir de collecte de produits invendus. A côté, des dizaines de femmes bénévoles, reconnaiss­ables à leurs gilets fluorescen­ts, s’affairent autour de sacs remplis de vêtements chauds, de duvets, de couverture­s, et de produits d’hygiène. Un tri rapide des produits d’hygiène de vie s’organise... .« Les dons ont été nombreux. Il a fallu trois véhicules pour stocker la collecte », sourit Myriam tout en distribuan­t des colliers de fleurs. Histoire de mieux s’identifier. Ce soir, aux trois maraudes traditionn­elles du centre-ville, du Mourillon-Saint-Jean du Var et du Pont-du -Las vont s’ajouter deux autres 100 % féminines. Les bénévoles se mettent en ordre de marche.

« Rendre visible l’invisible »

« Je m’imagine à leur place. Cela doit être super dur de vivre cela, et encore plus lorsqu’on est une femme. Quand on a la possibilit­é de faire quelque chose, il faut le faire », dit-elle, motivée. « Quand elles sont invisibles et qu’on les rend visibles... », commente Michèle, de l’équipe du planning familial. Deux itinéraire­s, deux équipes : l’une part vers le palais de Justice via l’avenue Vauban, l’autre vers Mayol. « Ici, ce n’est pas la course. On prend le temps de discuter », insiste JeanLouis, bénévole lors du briefing. Pascale, bénévole attend la maman et deux de ses trois enfants qu’elle connaît bien tout comme Sarah de l’Action Roms. Un homme s’approche... « C’est pour les filles ? », interroget-il un brin curieux et amusé. «Ah, mais vous avez du shampoing », dit-il, qu’on passe à leur parler est plus important que la soupe qu’on va leur servir », confie Laure, bénévole au Samu social. ce soir, mais pour Nathalie, je veux bien prendre bien le sac », dit-il avant de s’éloigner. Le petit groupe rejoint la gare, croise un jeune couple roumain. Il a froid. Il veut une couverture. Laure appelle la maraude. La jeune femme, enceinte de quatre mois, tire, agacée, sur son pull rose au point de le déformer mais sourit en découvrant le soin visage.

Newspapers in French

Newspapers from France