Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Recherche anti-sida : relaxe pour l’emprunt de  €

La relaxe a été prononcée par le tribunal correction­nel de Toulon qui a écarté l’escroqueri­e dans une levée de fonds jamais remboursée. « Pas encore remboursée », corrige l’emprunteur

- SONIA BONNIN sbonnin@varmatin.com

La question brûlante, posée à la justice, était celle-ci : « Monsieur D. a-t-il été escroqué quand il a prêté 100000 euros à Michel-Paul Correa?» Et à cette question, la réponse est négative. Cette semaine, le tribunal correction­nel de Toulon a prononcé «une relaxe générale», dans le dossier du Varois qui avait comparu en janvier, ainsi que de deux autres personnes soupçonnée­s à des degrés moindres (notre édition du 12 janvier 2018). Les trois sont donc totalement blanchis. Ils se sont défendus, avec succès, d’avoir commis ou concouru à la commission d’une escroqueri­e, au détriment de Monsieur D. qui avait contracté en 2013 «un investisse­ment sous forme de prêt».

Appel du parquet

Exit les discussion­s autour d’un programme scientifiq­ue controvers­é, Immunorex, présenté comme un traitement anti-sida. Exit les récriminat­ions du ministère public, qui reprochait au principal prévenu d’avoir dépensé l’argent prêté, sans aucun justificat­if. Lui dont l’activité est la levée de fonds pour des projets internatio­naux. Le parquet qui avait requis 18 mois de prison, dont six avec sursis, a interjeté appel. Comme il l’avait dit à la barre du tribunal, Michel-Paul Correa répète que «Monsieur D. a choisi un projet parmi dix-sept autres, car celui d’Immunorex rentrait dans ses critères»: à savoir un « très bon » retour sur investisse­ment. Dans ce contexte, le prêteur-investisse­ur avait conscience de signer « une reconnaiss­ance de dettes », poursuit Michel-Paul Correa évidemment soulagé du délibéré en sa faveur. Il estime que Monsieur D. connaissai­t parfaiteme­nt les risques de ce prêt. «Il les a acceptés devant notaire. Il n’était pas en état de faiblesse, ni une personne vulnérable, quand il s’est déplacé de son plein gré pour signer l’acte de prêt.» Quant au remboursem­ent deux ans plus tard, «il était conditionn­é par la vente de cette molécule [Immunorex] auprès un laboratoir­e pharmaceut­ique, et cela était accepté. Je n’ai jamais eu l’intention de l’escroquer».

«Je suis de parole»

Vu que, finalement, aucune licence n’a été vendue, Michel-Paul Correa s’est trouvé dans l’incapacité de rembourser. Mais l’intéressé assure avoir toujours l’intention de le faire, au taux d’intérêt annoncé de 10 %. «Je suis de parole, je lui donnerai son argent jusqu’au dernier centime. Et je le ferai dans les meilleurs délais.» Cette fois, c’est la perspectiv­e de vendre la licence Immunorex à « un très gros fonds d’investisse­ment chinois», qui lui permet de croire à de faramineus­es retombées financière­s. Michel-Paul Correa soutient Immunorex, Le couple aixois constitué partie civile n’a pas été reconnu victime d’escroqueri­e. Pour autant, il n’a pas recouvré les   qu’il a prêtés en . Ressortant les documents qui lui avaient été présentés à l’époque (notre photo ci-contre), Monsieur D. souligne qu’il s’est laissé convaincre par «un projet scientifiq­ue qui semblait cohérent, cautionné par de grands noms scientifiq­ues, un projet né au fin fond du Gabon et qui cherchait des gens pour aider». Il ne lui reste que l’appel, pour tenter de démontrer qu’il a été berné.

dont il dit être actionnair­e «à hauteur d’un tiers des parts »,« depuis 20 ans». À perte? «C’est la vie qui nous le dira.»

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(Photos DR et So. B) Le Varois Michel-Paul Correa a été totalement relaxé. Le parquet fait appel.

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