Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Département: le local syndical déménage…
Sur le papier, la décision de la CGT des personnels du Conseil départemental prête à sourire : l’organisation syndicale a en effet décidé de « squatter » 24 heures sur 24 son local syndical, à l’hôtel du département, afin d’éviter toute intervention visant une expulsion. La raison ? La collectivité a en effet décidé, de délocaliser les organisations syndicales à… 50 mètres de l’hôtel du département, aux Lices, dans les anciens locaux de la direction des collèges. Où les organisations syndicales disposent d’espaces de travail plus grands, une salle de réunion mutualisée etc. Sauf que, pour l’organisation syndicale majoritaire dans la fonction publique territoriale du Département, cette décision est lourde de sens : c’est le dialogue social qui est, une nouvelle fois, malmené en éloignant de la sphère décisionnelle (l’hôtel du département) et des agents, les représentants des personnels.
« L’illustration de la dégradation du dialogue social »
« Les agents du département sont confrontés aux conditions de travail liées aux politiques d’austérité mises en oeuvre des gouvernements successifs », souligne Anne-Sylvie Berthet, responsable de la section CGT des personnels, mais aussi selon elle, une politique interne qui s’appuie sur une nouvelle organisation «conduite au pas de charge, qui accentue le malaise des personnels, de l’encadrement aux agents de terrain », poursuit AnneSylvie Berthet. « La décision prise par la Direction des services de nous priver d’un local syndical dans les locaux du Département, c’est l’illustration de la dégradation du dialogue social et, au-delà des conditions de travail » résume encore la jeune femme pour qui, « le personnel est devenu la variable d’ajustement budgétaire »delapolitique menée par le conseil départemental.
« Rationalisation des locaux »
Olivier Masini, secrétaire départemental de la CGT va même plus loin : «On est en train d’attaquer les libertés syndicales, le droit syndical, inscrit dans la constitution. On ne peut pas laisser entendre qu’il y a un dialogue social quand on attaque les libertés syndicales », poursuit le secrétaire départemental. Paul-Thomas Desessarts, directeur général des services, préfère évoquer la « rationalisation de l’implantation physique et géographique des bâtiments administratifs » pour, à terme, réaliser des économies «qui se chiffrent à plus d’un million d’euros » Par ailleurs, «nous avons des demandes de longue date des organisations syndicales de vouloir disposer de locaux plus spacieux. Une cinquième organisation syndicale, la CFTC, a déposé officiellement ses statuts auprès de l’autorité territoriale et donc a fait une demande de locaux ». Pour le DGS, la proximité des syndicats avec les personnels n’est pas remise en cause, « bien au contraire »:« les organisations syndicales pourront bien évidemment avoir le même accès au bâtiment des Lices, le personnel du département pourra avoir accès au bâtiment administratif avec un badge configuré en ce sens, les badges des représentants syndicaux seront toujours configurés de telle sorte qu’ils puissent avoir accès au bâtiment des Lices » Traiter les choses, et donc les organisations syndicales de manière équitable, équilibrée : cette évolution incarne pour le DGS, non « pas un renoncement au dialogue social mais la volonté de le faire évoluer dans une dynamique volontaire et constructive, dans une logique non pas de privilégier une organisation syndicale au détriment d’autres, particulièrement en année électorale » : c’est en fin d’année en effet, que se dérouleront les élections des représentants des personnels. Les organisations syndicales, et donc la CGT, devront déménager leurs locaux syndicaux avant le 28 février. 1. L’UNSA est majoritaire dans la fonction publique hospitalière, c’est-à-dire le centre départemental à l’enfance. 2. Parmi ces locations, un espace de travail syndical dans le bâtiment de la FOL du Var à Toulon, représentant 12 000 euros de loyers annuels.