Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Paris peut-il passer ?
Deux buts à remonter au Parc des Princes dans trois semaines ne paraît pas insurmontable. Mais l’efficacité offensive du Real et les séquelles du match aller risquent de peser
Un cran en-dessous
L’espoir est encore permis pour Paris, qui a marqué un but à l’extérieur au Bernabeu (3-1) et sera donc qualifié s’il s’impose 2-0, par exemple, lors de la manche retour au Parc des Princes. A domicile, le PSG n’a jamais perdu depuis qu’il est entraîné par Unai Emery. Mais la fin de match à Madrid a laissé une drôle d’impression, comme si ce PSG était encore quelques crans en dessous du gotha européen. « On répète toujours les mêmes choses mais on se fait encore avoir. C’est facile de mettre beaucoup de buts à Dijon, en championnat, mais c’est dans ces matches-là qu’il faut être bon » ,a ragé Adrien Rabiot, l’un des meilleurs parisiens au Bernabeu.
‘‘MCN’’ pas décisive
Son président, Nasser AlKhelaïfi, a ciblé l’arbitrage mais les critiques de Rabiot font penser à la ‘‘MCN’’, Mbappé-Cavani-Neymar, qui a très peu combiné ensemble : Cavani n’a ainsi jamais été servi par Neymar qui a fait beaucoup de différence mais aussi privilégié quasi systématiquement la solution individuelle, rarement à bon escient. « Nous avons commis des erreurs à certains moments. Nous n’avons pas eu la tranquillité et la maturité, surtout en fin de match », a analysé le Brésilien.
Coach fragilisé
Cette tranquillité dans le ‘‘money time’’ fait la force des grands. C’est ce qui manque au PSG. Emery a pourtant fait des paris, en laissant Thiago Silva, capitaine réputé fragile dans les gros matches, sur le banc, et en préférant Giovani Lo Celso, 21 ans, sans grande expérience, à Lassana Diarra, ex du Real. L’entraîneur basque va devoir gérer un vestiaire électrisé : Silva a boudé l’entraînement d’avant-match (avant de s’échauffer à la mi-temps), et risque de ruminer un moment. Sa compagne, Belle Silva, a pesté sur Instagram (voir par ailleurs). Emery se retrouve un peu plus fragilisé, même si AlKhelaïfi a dit être « derrière lui à 100% ». En fin de contrat en juin, le Basque serait prolongé en cas de qualification pour les demi-finales.
Fantasme de remontada...
Interrogé sur l’état d’esprit du vestiaire, Marco Verratti a assuré qu’il y avait « beaucoup de confiance ». « Ceux qui ont parlé ont dit qu’il fallait penser au match retour, c’est le match le plus important pour nous, on ne va pas se cacher ». « On sait que c’est une qualification très importante, on ne peut pas sortir dès les huitièmes », a aussi dit le ‘‘Petit Hibou’’, bien conscient des enjeux multiples, de prestige, sportifs, commerciaux, financiers. Une élimination dès les 8es donnerait le sentiment d’un recul. Ce serait la deuxième à ce stade sous Emery, alors qu’avant le club des Qataris cédait en quarts. Une sortie de la compétition reine représenterait aussi un manque à gagner important pour un club exposé à des sanctions de l’UEFA dans le cadre du fair-play financier, à la suite de son dépensier mercato d’été. « L’an dernier, j’ai connu une situation bien pire et nous avons réussi à passer (en huitièmes face au PSG). J’espère qu’on pourra réussir à faire notre meilleur match » a voulu se convaincre Neymar. Pas sûr que le Real l’entende de la même oreille...