Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Du nucléaire à l’espace, des touche-à-tout de génie
Au fil des décennies, les CNIM se sont taillé une solide réputation en matière d’usinage de pièces de haute précision. Guidé dans l’atelier de fabrication mécanique par Matthias Bayart, directeur des activités Défense, on découvre ainsi, sur un énorme tour, une pièce en composite destinée à l’un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français. Un peu plus loin, c’est une couronne de support de missile balistique M51 qui attend d’être usinée. « Depuis 50 ans, les CNIM participent à la dissuasion française. Et on travaille déjà sur les SNLE 3G appelés à remplacer la classe du Triomphant », lâche Matthias Bayart. Mais la défense n’est pas la seule à bénéficier du savoir faire des CNIM. Dans ce même atelier de Brégaillon, on aperçoit d’étranges cônes en aluminium aux dimensions plus que respectables. « Ce sont des carters de tuyère des fusées Ariane 5 et Vega », nous révèle le directeur des activités Défense, pas mécontent de l’expression de surprise qui se lit sur le visage de ses visiteurs…
Le nucléaire au coeur
Et ce n’est pas tout. Parmi les contrats les plus marquants obtenus ces dernières années par les CNIM, le nucléaire civil est omniprésent. En passant devant une machine imposante de 13 x 8 m, on apprend que c’est là qu’ont été usinées les plaques radiales d’Iter, le futur réacteur de recherche à fusion nucléaire qui doit voir le jour à Cadarache (Bouches-du-Rhône). Un peu plus loin, si les dessins sont incompréhensibles au commun des mortels, un titre en grosses lettres trahit la destination de la pièce métallique solidement fixée sur un tour : réacteur Jules Horowitz. Un réacteur nucléaire en cours de construction sur le site du Commissariat à l’énergie atomique, toujours à Cadarache. « Interdiction de photographier », rappelle Matthias Bayart. Ces projets sont sensibles… En comparaison avec ces « machines infernales », les ponts flottants motorisés ou encore les ponts d’assaut, conçus en priorité pour l’armée de Terre française, paraissent d’une incroyable simplicité.