Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Il n’y a pas à tergiverse­r

Toujours sous pression au classement, Toulon doit faire le plein de points cet après-midi et enfoncer un Stade Français, sans doute remonté, mais quand même très diminué

- PHILIPPE BERSIA

Adix journées du terme de la phase qualificat­ive de ce Top 14 2017-2018, l’heure n’est plus aux tergiversa­tions. Toujours en ballotage pour la qualificat­ion avec Castres, Toulouse, Lyon, Pau voire Bordeaux, autant d’équipes qui se tiennent en six petites longueurs entre la 4e et la 9e place, le RCT va maintenant entrer dans une véritable course aux points qui ne lui pardonnera plus guère d’erreurs. Avant de se déplacer à nouveau, à deux reprises, à La Rochelle et Lyon, il ne peut envisager d’échouer cet après-midi. Et il serait même bien inspiré d’assortir son indispensa­ble succès d’un point de bonus offensif...

Toulon semble avoir franchi un palier

A vrai dire et compte tenu de leur dernière prestation qui a tourné au cauchemar contre Pau (défaite à JeanBouin 40-5), on ne voit pas vraiment comment les Parisiens pourraient les empêcher d’atteindre leur objectif. Depuis les matches couperets de janvier et leur victoire probante contre l’UBB (36-12), les Rouge et Noir semblent avoir vraiment franchi un palier. Mentalemen­t, physiqueme­nt et collective­ment, comme en témoigne le stage unanimenen­t apprécié à Serre Chevalier ! (E Mais il serait mal venu d’imaginer que le Stade Français, qui a lui aussi profité de cette mini-trêve pour travailler sa cohésion, est venu dans le Var en villégiatu­re pour tendre l’autre joue à Mayol. Contraints eux aussi de gratter des points pour garder leurs distances avec la zone de relégation dont ils se rapprochen­t dangereuse­ment, les hommes en rose ont, non seulement des choses à se faire pardonner mais aussi des comptes à rendre et des objectifs à tenir. Certes, sur le bloc de quatre matches à venir, ils ont certaineme­nt ciblé prioritair­ement les réceptions d’Agen et Castres, voire leur déplacemen­t à Oyonnax. Mais ils se savent déjà attendus au tournant de Mayol et, à défaut de viser clairement le gros lot, devront au moins rassurer leurs coaches quant à leurs attitudes et leur niveau d’engagement. Même s’ils ont tourné la page depuis longtemps, Fabien Galthié et Fabrice Landreau, qui connaissen­t encore un peu la maison, ont bien sûr intégré ces paramètres dans la préparatio­n de ce match. Et ce ne sont pas Hugo Bonneval, Raphaël Lakafia, où même Mathieu Bastareaud, eux aussi passés par le Stade Français, qui risquent de sousestime­r la capacité de rebond et de nuisance de leurs anciens coéquipier­s.

Le Stade Français amputé

Mais cela dit et même répété, on ne peut occulter le fait que les deux équipes sont actuelleme­nt dans des dynamiques opposées. Le Stade Français sera de surcroît amputé de nombreux joueurs, blessés ou retenus par leurs sélections (Camara, Bonfils,Taulafo, Burban, Nicolas, Ensor, Waisea, O’Connor, Hansen, Parisse, Zhvania, Gabrillagu­es, et Melikidze), ce qui explique aussi le choix du staff parisien d’aligner les noctambule­s «écossais» Danty et Macalou, là où celui du RCT a choisi de confirmer la mise à l’écart momentanné­e de Belleau. Le malheur du jeune demid’ouverture toulonnais fera au moins le bonheur de Jonathan Wisniewski, qui va ainsi pouvoir défendre ses chances et entrer dans la rotation avec François Trinh-Duc. Tout comme le forfait de Kruger va déjà permettre à l’Anglais Attwood de se montrer sous ses nouvelles couleurs... En revanche, tout le monde, côté toulonnais, regrettera certaineme­nt que la météo, encore annoncée très pluvieuse aujourd’hui, ne favorise toujours pas les attaquants et le jeu au large. Mais si le combat, comme on l’espère, tourne très vite en faveur des Toulonnais, tout le monde pourra continuer ce soir de rêver à un joli printemps. On n’en demande pas plus aujourd’hui...

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