Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Je ne fermerai pas de classe sans avoir prévenu»
Hier, la direction académique des services de l’Éducation nationale a officiellement présenté ses projets pour la rentrée 2018. Si les grandes lignes avaient été dévoilées dès lundi par les syndicats (notre édition d’hier), Olivier Millangue, inspecteur d’académie explique ses orientations.
Quels sont les effectifs d’élèves attendus pour l’année prochaine ?
Nous avons une prévision de élèves en moins à l’échelle du département. Il s’agit de maternelles en moins et de élémentaires en plus. C’est un chiffre à mettre en face d’un effectif global de élèves dans le premier degré. On est donc sur le trait du crayon. Mais ça veut dire quand même que la démographie est atone.
Face à cette tendance, vous proposez ouvertures de classe et fermetures. Quelle est la logique qui dicte ces choix ?
Sur les ouvertures de classes, sont justifiées par le dédoublement CP-CE. C’est un investissement extrêmement important. Les autres ouvertures ont lieu au titre au titre de la démographie positive, principalement dans le centre du département. Concernant les fermetures, j’ai souhaité que ça se fasse dans le plus grand respect du territoire. Les élus ruraux sont inquiets car les décisions de l’inspecteur d’académie sont vécues comme un couperet. Cette année, on anticipe donc au maximum pour préparer les décisions. Je ne fermerai pas de classe sans avoir prévenu. En juin, on publiera une liste d’écoles où on estime que la situation est sensible.
Cette carte scolaire suscite des commentaires nuancés de la part des syndicats. Comment la défendez-vous?
Ma responsabilité est de dépenser les moyens qu’on me donne et pas plus. La dotation cette année correspond à la création de postes en équivalent temps plein pour que l’effectif total soit de emplois à la rentrée prochaine. Je tiens à ce que les modalités d’attribution soient transparentes et équitables.
Vous dites faire en fonction des moyens que le ministère vous alloue mais vous alloue-t-il suffisamment de moyens ? Les syndicats s’indignent que le Var reste mal situé dans les classements nationaux…
Il ne m’appartient pas de commenter. J’ai des éléments d’analyse et je les porte au ministère. Ma responsabilité consiste à lui rappeler les caractéristiques du département. Une fois que c’est fait, j’accepte la dotation qui m’est faite. Je ne suis pas là pour la discuter.
Traditionnellement, après la publication de la liste de fermetures envisagées, certaines écoles se mobilisent. Est-ce que cela sert à quelque chose ?
Non. Heureusement parce qu’on ne serait plus dans une démocratie. Il y aura probablement à la rentrée quelques aménagements à la marge, sur à classes peut-être mais en fonction des effectifs réels. Ceci dit, ces mouvements font partie de l’expression populaire et permettent de faire remonter l’état du climat social.