Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Didier Lockwood : son histoire avec le Var

- V. P.

Le jazz et le Var ont des liens très forts. Nous avons reconstitu­é l’itinéraire de Didier Lockwood sur cette terre de festivals, avec ceux qui ont rencontré le violoniste de jazz français disparu dimanche dernier, à l’âge de 62 ans. Dès les années 1977-1978, on trouve sa trace à La Seyne, salle Apollinair­e. «C’était un jeune musicien qui avait déjà une notoriété. Il sortait de Magma et commençait sa carrière solo, explique Robert Bonaccorsi, qui gérait la salle, alors directeur des affaires culturelle­s de la ville. Il y croise Michel Portal, André Jaume, Daniel Humair», de grandes figures de la planète jazz.

«Un vrai sens du partage»

Didier Lockwood sera aussi de plusieurs éditions du festival du jazz au Fort Napoléon, que Robert Bonaccorsi, indissocia­ble de 40 ans de cette musique à La Seyne lance de 1985 à 2014. On se souvient notamment d’un duo avec le pianiste Martial Solal. «C’était quelqu’un de tout à fait amical, chaleureux, très ouvert, se souvient le programmat­eur. Il pensait musique avant tout et était dans une logique d’expérience­s nouvelles, comme le sont souvent les musiciens de jazz.» «C’est à La Seyne que j’ai rencontré mon ami Michel Petruccian­i », nous confiait l’intéressé, en 2016, dans une interview. A quelques kilomètres de là, le Festival de jazz à Toulon lui aura fait un pont d’or artistique à chaque fois. En 2001, 2004, 2016… au moins, il ouvre chaque édition place de la Liberté. Moments magiques avec Jean-Jacques Milteau, tendance blues, ou son épouse d’alors Caroline Casadesus liant jazz et classique et avec les Violons Barbares, à la frontière des musiques du monde, en 2016. Une diversité à son image : «il n’a jamais hésité à explorer tous les styles et il arrivait à les maîtriser», explique Daniel Michel, dit «Nanou», emblématiq­ue programmat­eur du festival. Une virtuosité qui l’a amené à «changer la voie du violon, à l’ouvrir sur du jazzrock notamment avec son violon électrique», analyse Denis Antoine, président du Festival de Jazz à Ramatuelle, qui ne l’a jamais reçu, mais certains des élèves de son école. Une virtuosité qui n’excluait pas «un vrai sens du partage», qui emballait le public, pour celui qui nous disait «je n’ai jamais été dans l’élitisme avec ma musique. Ce qui compte, c’est la manière dont on donne».

 ?? (Photo doc Patrick Blanchard) ?? Il fait au moins trois fois l’ouverture du Festival Jazz à Toulon : « avec une énergie phénoménal­e. Quand il était programmé quelque part, c’était toujours la garantie d’une soirée réussie », pour Daniel Michel.
(Photo doc Patrick Blanchard) Il fait au moins trois fois l’ouverture du Festival Jazz à Toulon : « avec une énergie phénoménal­e. Quand il était programmé quelque part, c’était toujours la garantie d’une soirée réussie », pour Daniel Michel.

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