Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le régime s’acharne sur un fief rebelle près de Damas
Malgré les appels de l’Onu à mettre fin à cette « souffrance insensée », au moins 250 civils sont morts en trois jours sous les bombardements de l’aviation d’al-Assad
De violents bombardements aériens des armées syrienne et russe ont secoué, hier, une enclave rebelle proche de Damas, tuant plus de 100 civils pour la deuxième journée consécutive et mettant hors service plusieurs hôpitaux. Au total, au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués par les bombardements depuis dimanche dans la Ghouta orientale, fief rebelle assiégé par le régime, malgré les appels de l’Onu à mettre fin à cette « souffrance insensée ». Le bilan de cette sanglante campagne, qui annonce un assaut terrestre, s’établit à 17 morts dimanche, 127 lundi et 106 hier selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’armée de l’air russe, soutien du régime syrien, a bombardé, hier, la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois, touchant notamment un des principaux hôpitaux de la région, à Arbine, désormais hors service. L’Unicef a manifesté, hier, sa colère en une seule phrase : « Aucun mot ne rendra justice aux enfants tués, à leurs mères, leurs pères, et à ceux qui leur sont chers. » L’opposition syrienne en exil a dénoncé « une guerre d’extermination » et le « silence international » face aux « crimes » du régime de Bachar al-Assad dans la guerre qui ravage la Syrie depuis bientôt sept ans.
De nombreux hôpitaux touchés par les bombes
Les bombardements de civils « doivent cesser maintenant » ,a exigé le coordinateur de l’Onu pour l’aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, tirant le signal d’alarme pour les quelque 400 000 personnes prises au piège dans l’enclave rebelle, qui est le dernier fief de l’opposition près de la capitale syrienne. Des centaines de blessés ont afflué, hier, dans les hôpitaux de fortune de la Ghouta orientale, ont constaté des correspondants de l’Agence France Presse. Les lits manquent et les blessés sont soignés à même le sol tandis que les salles d’opération tournent à plein régime. Outre l’hôpital d’Arbine, six autres hôpitaux ont été visés par les bombardements au cours des dernières 48 heures, dont trois sont désormais hors-service, selon l’Onu.
Les forces turques tirent sur les troupes d’al-Assad
Selon le quotidien Al-Watan, proche du régime, ces frappes « sont un prélude à une opération d’envergure [terrestre], laquelle peut commencer à tout moment ». Le régime veut reprendre la Ghouta orientale pour mettre fin aux tirs de roquettes des rebelles sur Damas. Dans la région d’Afrine (nordouest de la Syrie), l’armée turque a tiré, hier, sur des forces du régime syrien venues prêter main-forte à la milice kurde syrienne que la Turquie veut déloger de ce secteur proche de sa frontière. Cette milice, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), a indiqué dans un communiqué que les « unités militaires » envoyées par le régime devaient « prendre position à l a frontière et participer à la défense de l’unité territoriale de la Syrie et de ses frontières ».