Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Israël : l’étau des affaires de corruption se resserre sur Benjamin Netanyahu
La pression des affaires s’est sévèrement accentuée, hier, sur Benjamin Netanyahu avec la mise en cause d’anciens proches collaborateurs dans deux nouveaux dossiers de corruption présumée. Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le Premier ministre israélien, personnalité incontournable au pouvoir depuis bientôt douze ans au total, dont la police avait déjà recommandé l’inculpation dans deux affaires distinctes la semaine passée. Hier, la police a confirmé partiellement des informations de presse selon lesquelles deux ex-conseillers de la famille Netanyahu, Nir Hefetz et Eli Kamir, avaient tenté en 2015 de suborner une juge en lui offrant le poste très haut placé de procureure générale. En échange, la magistrate, Hila Gerstel, aurait dû s’engager à refermer l’enquête sur l’emploi suspect de fonds publics à la résidence du Premier ministre, en particulier de la part de Sara Netanyahu, l’épouse de Benjamin Netanyahu, figure omniprésente et réputée influente. Nir Hefetz, ancien porte-parole personnel des Netanyahu, aurait transmis l’offre à la magistrate par l’intermédiaire d’Eli Kamir, arrêté hier. Sans corroborer les noms, la police a déclaré soupçonner deux hommes d’avoir « approché une dépositaire de l’autorité publique en lui proposant de l’aider à être promue procureure générale », en contrepartie de son intervention dans un « dossier pénal ». Hila Gerstel n’a pas obtenu la place de procureure.
Couverture favorable
Une seconde affaire a connu un développement spectaculaire hier, et pour laquelle Nir Hefetz a été arrêté. Les investigations portent sur le soupçon de faveurs accordées au patron du groupe de télécommunications Bezeq, en échange d’une couverture favorable de l’action du Premier ministre par Walla, un des plus importants sites d’information du pays détenu par le dirigeant de Bezeq, selon la presse. Les faveurs gouvernementales pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars au plus grand groupe de télécommunications d’Israël, selon la même source. Le nom du Premier ministre israélien n’est pas pour l’instant cité publiquement par la police en lien avec cette affaire. Mais, selon les médias israéliens, lui et sa femme Sara devraient être interrogés dans l’avenir. Le Premier ministre clame son innocence sur tous les fronts. Les investigations autour de Bezeq constituent «une nouvelle enquête vide de sens menée sous la pression des médias. La chasse aux sorcières médiatique continue à plein régime », a réagi Benjamin Netanyahu.