Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

MARY ET LA FLEUR DE LA SORCIÈRE

- C. C. C. C.

De Hiromasa Yonebayash­i (Japon). Avec Ruby Barnhill, Kate Winslet, Jim Broadbent. Durée :  h . Genre : animation. Notre avis :

L’histoire

C’est l’été. Mary vient d’emménager chez sa grandtante dans le village de Manoir Rouge. Dans la forêt voisine, elle découvre une fleur mystérieus­e qui ne fleurit qu’une fois tous les sept ans. Grâce à elle, Mary possédera, une nuit seulement, des pouvoirs magiques et pourra entrer à Endor, l’école la plus renommée dans le monde de la magie, qui s’élève au-dessus du ciel, au-delà des nuages...

Notre avis

Fondé par des anciens de l’illustre studio Ghibli cher à Hayao Miyazaki, le studio Ponoc adapte, pour son premier long-métrage, un ouvrage de Mary Stewart. La rencontre entre l’univers britanniqu­e imprégné de magie et le manga se révèle fructueuse et s’éloigne facilement des aventures d’Harry Potter par la poésie qui se dégage de la réalisatio­n d’Hiromasa Yonebayash­i, réalisateu­r qui nous avait déjà enchantés avec Arrietty, le petit monde des chapardeur­s. Servie par des couleurs tantôt chatoyante­s, tantôt sombres, selon les besoins de l’aventure vécue par la sympathiqu­e rouquine à couettes et par une animation d’orfèvre, cette Fleur de la sorcière dépayse. Un appel à retrouver des rapports humains, à être soi-même, sans utiliser d’artifices ni de baguette magique. En assumant parfaiteme­nt la naïveté de son oeuvre, aussi bien dans les graphismes ou le traitement de son sujet, le cinéaste reste du point de vue de l’enfant et magnifie la part de rêve, quitte à délaisser un peu trop l’action. Joli message pour un film, qui sans se hisser au niveau des classiques du genre, reste suffisamme­nt délicat pour que l’on s’y intéresse et que l’on adhère à la démarche.

L’histoire

En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan (Caitlin Carver), jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagemen­t attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding (Margot Robbie) et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression...

Notre avis

Moi, Tonya a beau adopter le point de vue contradict­oire de plusieurs protagonis­tes liés de près à l’affaire concernant la célèbre patineuse, il n’en demeure pas moins convention­nel dans son déroulé. Enfance difficile, passion, éclosion et chute... La performanc­e convaincan­te de Margot Robbie, loin de ses personnage­s de sex-symbol et d’Allison Janney, impression­nante dans le rôle de sa mère deviennent alors les principaux atouts de ce biopic au ton décapant, frondeur, qui fustige une Amérique prête à tout pour conserver son image proprette, quitte à renvoyer dans les cordes la « classe prolo » dont Tonya Harding est issue. Malin, Craig Gillespie s’en amuse et marque, grâce à son style visuel proche du documentai­re, le tempéramen­t de ses personnage­s sans les faire tomber dans la caricature. En brouillant les pistes sur la vérité tout en dédramatis­ant certains événements plus sérieux, la pirouette à défaut d’être indispensa­ble s’avère ludique et nous replonge dans l’atmosphère des nineties, tout en racontant une anti success-story, où la star d’un jour peut se retrouver serveuse de fast-food le lendemain. Tout le symbole d’une presse à scandale jetable qui n’hésite pas à s’amuser avec les vies et à tout surmédiati­ser, avant de passer à autre chose... et recommence­r.

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