Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Accord à l’arraché sur l’assurance-chômage
Chat échaudé craint l’eau froide: les syndicats, qui ont finalisé jeudi soir avec le patronat un accord sur l’assurance-chômage, ont demandé au gouvernement de s’engager à respecter l’intégralité de leur texte avant d’y apposer eux-mêmes leur signature. En cause, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui a « jeté un froid » sur les négociations, selon les termes d’Eric Courpotin, le négociateur CFTC : alors que les partenaires sociaux venaient de boucler l’accord sur la formation professionnelle, elle annonçait déjà qu’elle le jugeait insuffisant (nos éditions d’hier). De quoi irriter fortement les syndicats. Le gouvernement «ne peut pas mépriser la démocratie sociale comme il le fait actuellement », a notamment déclaré Véronique Descacq (CFDT).
Trois fois plus de contrats très courts en ans
Sur le fond, l’accord sur l’assurance-chômage est « équilibré », mais «a minima», a estimé Michel Beaugas (FO), résumant une opinion partagée par l’ensemble des syndicats à l’exception de la CGT, qui a fait part, par la voix de Denis Gravouil, de son « appréciation assez négative » du texte. Sur la question de la lutte contre les contrats courts, il prévoit que toutes les branches négocient sur la précarité, et mentionne la menace du gouvernement d’instaurer un bonus-malus s’il juge insuffisantes les mesures prises. C’est notamment sur ce sujet que les syndicats veulent des engagements du gouvernement. Le nombre d’embauches en CDD de moins d’un mois a presque triplé depuis le début des années 2000, ce qui coûte cher à l’Unédic.
Vers la fin du congé individuel de formation
Concernant l’indemnisation des démissionnaires, les partenaires sociaux l’ont limitée aux salariés ayant travaillé sans interruption les sept années précédentes (alors que la promesse de campagne d’Emmanuel Macron mentionnait un droit mobilisable «tous les cinq ans»). Ce qui concernerait «entre 14 000 et 23 000 salariés » (en plus des 70 000 démissionnaires déjà indemnisés aujourd’hui), pour un surcoût «compris entre 180 et 330 millions d’euros » en année pleine. Les syndicats ont veillé à l’articulation entre cette mesure et une disposition contenue dans l’accord sur la formation professionnelle: la suppression du congé individuel de formation (CIF), et la création au sein du compte personnel de formation (CPF) d’un droit similaire, mais moins financé.