Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Leclerc en terre inconnue

Si le circuit Paul-Ricard est tout proche de sa chère Principaut­é, le rookie monégasque de l’écurie Alfa Romeo-Sauber n’y a jamais disputé de course ! Découverte en mode F1 droit devant...

- GIL LÉON

Dans quatre mois jour pour jour, quand sonnera l’heure de remonter les couleurs, il incarnera le quatrième mousquetai­re aux côtés de Romain Grosjean, Esteban Ocon et Pierre Gasly. Personne ne peut soutenir le contraire : même s’il n’est pas un enfant du pays, Charles Leclerc possède le profil requis pour tenir ce rôle sur la piste aux étoiles du circuit Paul-Ricard. « Jamais deux sans trois », sourit d’ailleurs le nouveau pensionnai­re du paddock F1 quand on l’invite à évoquer le retour aux affaires rugissante­s du Grand Prix de France. « En Formule 2, la saison dernière, pour moi, il y avait deux courses à domicile. Monaco, bien sûr, parce que c’est la maison. Et puis Monza, une autre échéance géographiq­uement très proche où, en tant que pilote de la Ferrari Driver Academy, l’amour et la ferveur des tifosi vous donnent des ailes. En 2018, sûr et certain que Le Castellet constituer­a un temps fort supplément­aire. Ce nouveau départ est une très bonne chose pour la France. Compte tenu de son histoire, de sa culture, l’Hexagone doit figurer au calendrier. Personnell­ement, je sais que la famille, les amis et de nombreux supporters feront le déplacemen­t. Je me sentirai comme chez moi, d’autant plus que le Paul-Ricard se trouve à une trentaine de kilomètres à peine de mon second berceau. La piste de karting de Brignoles où tout a commencé. » Si près et si loin... Il suffit d’un simple flash-back sur l’ascension fulgurante du rookie monégasque de 20 ans impatient d’entrer dans la cour des grands avec l’équipe Alfa RomeoSaube­r pour constater que celui-ci négociera un rendez-vous en terre inconnue les 22, 23 et 24 juin. Aussi incroyable que cela puisse paraître, jamais Leclerc l’éclair n’a foudroyé le chronomètr­e par le passé entre S de la Verrerie et double droite du Beausset. «Ma seule et unique expérience, c’est une séance d’essais en Formule Renault 2.0 », précise-t-il. « Un test consacré aux pneus Michelin, voilà quatre ou cinq ans. On avait utilisé le petit circuit (3,8 km, ndlr). Ensuite, plus rien puisque les différents championna­ts auxquels j’ai pris part (F3, GP3, F2) ne passaient pas par Le Castellet. Résultat : aujourd’hui, on me demande souvent plein des renseignem­ents que je suis incapable de donner ! »

La courbe de Signes, un « super défi »

Si quelques obligation­s du côté de Maranello l’ont empêché d’honorer l’invitation à découvrir le nouveau revêtement et les trois virages modifiés en compagnie de son patron, Frédéric Vasseur, le 8 février dernier, à première vue, le champion FIA F2 en titre ne partage pas l’avis très critique de Lewis Hamilton. Ennuyeux le tracé 5,8 km du Paul-Ricard ? « Moi, sur le papier, je le trouve assez équilibré, avec des parties rapides et d’autres plus techniques. Peut-être veut-il dire en ces termes qu’il préfère les circuits où il y a moins de dégagement­s, où la prise de risque se paye cash... Là, d’accord, vous ne rasez pas les murs, on est aux antipodes de Monaco. Mais il y a des endroits qui me plaisent. Surtout la courbe de Signes que nous allons négocier à fond, ou presque. Un super défi. J’espère d’ailleurs que ça ne virera pas à bloc, histoire de pimenter le challenge. » Lorsqu’il abordera cette étape à part entière et entièremen­t à part, dans quatre mois, le mousquetai­re Charles Leclerc aura déjà exploré trois terres inconnues : Melbourne, Shanghai et Montréal. « L’avantage, en F1, c’est qu’on a trois séances d’essais libres avant la qualif’, soit pas mal de roulage pour prendre nos marques », glisse le successeur ô combien prometteur de Pascal Wehrlein au sein de l’écurie suisse dont la nouvelle C37 vient dévoiler ses galbes. « Au Castellet, de toute façon, il n’y aura que des débutants puisque le précédent GP varois date de 1990 ! Bon, il faudra s’adapter vite. Vous verrez, au bout d’une trentaine de tours, chacun sera capable de donner le maximum. »

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(Photo Marc de Mattia) Contrairem­ent à Romain Grosjean, Esteban Ocon et Pierre Gasly, Charles Leclerc disputera le  juin prochain sa première course sur le ruban de braise du Castellet.

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