Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Mathieu Bastareaud au-dessus du lot

- P. BERSIA

Manque de rythme évident, ambiance sinistrée sur le terrain et dans les tribunes, les Bleus avaient hier encore beaucoup trop de vague à l’âme et sans doute le trouillomè­tre à zéro pour ressortir d’un coup, d’un seul de l’ornière dans laquelle ils se retrouvent aujourd’hui. Sans génie (on le savait) mais surtout sans énergie, les hommes de Brunel ont récité leur leçon sans véritable conviction. Dominateur en mêlée fermée et globalemen­t plus puissant, mais beaucoup moins à l’aise dans les rucks, le XV de France s’est évertué à gâcher ses munitions comme pour maintenir les Italiens dans le coup. Camara a beaucoup (un peu trop) tenté en vain, Tauleigne a souffert de la comparaiso­n avec Parisse, Grosso a franchi le rideau à plusieurs reprises mais s’est finalement emmêlé les pinceaux, la charnière Machenaud-Beauxis n’a pas franchemen­t pesé et même parfois grincé, bref, il y a encore beaucoup à reconstrui­re pour retrouver une équipe de France digne de ce nom... Même si l’essentiel hier était bien la victoire. Comment ont joué les Toulonnais ? Décryptage.

Guilhem Guirado : impeccabbl­e au lancer en touche, fort en mêlée fermée, le capitaine courage des bleus a été moins en vue que d’habitude dans le jeu courant. Très loin de son record de  plaquages établie en Irlande, Guilhem, à l’image du groupe, a longtemps paru tétanisé par l’enjeu. Jusqu’à ce qu’il ne doive quitter ses coéquipier­s sur un protocole commotion juste avant la pause... Son retour sur le pré, à la reprise, n’a rien changé à sa prestation globalemen­t mitigée. Mathieu Bastareaud : incontesta­ble premier à l’applaudimè­tre et dans le coeur des supporters français massés au stade Vélodrome (mais peut-être y avait-il beaucoup de Toulonnais?), Mathieu Bastareaud fut aussi le premier tricolore à se mettre en évidence hier, en grattant un premier ballon italien dès la ’. Il s’est ensuite attaché à faire jouer autour de lui, notamment Doumeyrou, se révélant l’indispensa­ble point d’ancrage de l’attaque tricolore. Très actif dans la ligne, décisif sur l’essai de Bonneval, auteur du troisième pour parachever son oeuvre, Mathieu a réalisé un match plein et il a forcément marqué des points dans l’esprit de Brunel. Hugo Bonneval : c’était un peu l’invité surprise de cette équipe remaniée par Jacques Brunel dans la mesure, ou l’ancien Parisien sortait d’une prestation très mitigée avec le RCT contre le Stade Français. Et il était même le premier à reconnaîtr­e un manque de rythme et de sensations... Forcément, il n’a pas retrouvé son meilleur niveau en une semaine. Faible sous les chandelles, fébrile en défense et longtemps inexistant sur les relances, Hugo a sauvé son match in-extrémis en se portant à hauteur de Grosso et en libérant finalement les Bleus sur la fin à l’issue d’un joli une-deux, qui lui a permis de marquer un essai. Romain Taofifenua qui a remplacé Vahaamahin­a à la ’ et François Trinh-Duc qui est rentré à la ’ ont d’autant moins démérité qu’ils ont rejoint leurs coéquipier­s lorsque le match était gagné et que tout le monde pouvait enfin un peu se libérer...

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