Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

OM : Garcia, du bus au rouleau compresseu­r

Pour sa prise de pouvoir, Rudi Garcia avait garé le bus au Clasico (0-0). Il revient demain à Paris avec une équipe bien plus joueuse. Retour sur seize mois de travail

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On donne parfois l’impression d’être en mode rouleau compresseu­r, c’est bien», se félicitait l’entraîneur olympien après son début d’année 2018 parfait: cinq victoires sans encaisser de but. Cette image est un peu écornée par la défaite à Braga (1-0) jeudi. Elle ne prive pas l’OM de 8e de finale d’Europa League contre Bilbao, mais cette «piqûre de rappel», comme l’a nommée Garcia, n’entache pas son travail de fond pour bâtir un collectif capable de rivaliser avec le PSG, comme à l’aller (2-2). Depuis ce 23 octobre 2016, premier match de l’ex «Mister» de l’AS Rome à la tête de l’OM, avec zéro tir, sa formation a une tout autre allure. A son arrivée, le coach a d’abord dû travailler avec un groupe qu’il n’avait pas choisi, arrivant dans les bagages du président Jacques-Henri Eyraud. «Ce n’est jamais facile quand tu prends le train en marche, il était obligé de s’adapter», explique son mentor, Robert Nouzaret. «La 5e place avec cet effectif, c’est top», estime ce dernier, qui avait promu Garcia adjoint à SaintÉtien­ne en 2000.

« Le coach a trouvé les solutions »

Malgré quelques erreurs, comme Alessandri­ni arrière gauche à Monaco (40) ou le désastre face au PSG au Vélodrome (5-1), Garcia a fait progresser son équipe. Et après la correction dans le Clasico, il n’a perdu aucun des onze matches suivants, qualifiant l’OM pour la C3. La saison suivante, avec un effectif retouché à son goût (Germain, Luiz Gustavo, Amavi...), une autre série vertueuse a lancé l’OM de Garcia vers le podium. Après les deux défaites contre Monaco (encore, 6-1) et Rennes (1-3), l’OM a pris 28 points sur 36 possibles. «Le coach a construit une équipe solide, il a réussi à trouver les solutions, raconte Thauvin, on a repris confiance en nous petit à petit.» Le déclic de Rennes a aussi montré que Garcia n’était pas dogmatique. Il a abandonné le 4-3-3 qu’il pratique plus souvent pour un 4-2-3-1 avec un récupérate­ur en plus, en général Zambo-Anguissa, dont la puissance athlétique permet de faire briller Luiz Gustavo.

« Ça s’appelle la concurrenc­e »

Garcia d’ailleurs fait d’autres choix décisifs en seize mois. Dans l’ordre chronologi­que, il a accompagné l’éclosion de Maxime Lopez, sculpté l’évolution de Zambo-Anguissa puis privilégié Ocampos à Cabella, prêté à SaintÉtien­ne. En début de saison, l’énergie de l’Argentin a permis à l’OM de décoller (4 buts en 8 matches), alors que le jeu patinait encore. Il a aussi fixé Bouna Sarr à un poste d’arrière droit où le Franco-Guinéen s’est révélé et incité le jeune Boubacar Kamara à jouer milieu défensif plutôt que défenseur central. Le choix du 4-2-3-1 après Rennes a permis aussi de libérer Payet, plus libre dans l’axe que sur le côté gauche. Depuis, Garcia gère sans heurt l’alternance entre Sanson et «Dim» pour ce poste de N.10. «Chacun doit savoir qu’il peut s’installer dans cette équipe mais il faut être bon, ça s’appelle la concurrenc­e, dit Garcia, je ne demande que ça d’avoir des maux de tête pour faire l’équipe.» Très attentif aux détails, Garcia veille aux survêts pour que ses joueurs ne prennent pas froid, écoute parler le joueur qui passe avant lui en conférence de presse, travaille beaucoup avec la vidéo et affiche dans le vestiaire une heure et demie avant le match les consignes pour chacun, sur corner, sur coup franc, au marquage, etc. «C’est un pro, qui maîtrise tout», conclut Nouzaret. Mais pourra-t-il maîtriser lePSG?

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(Photo Epa/Maxppp) L’ex-coach de la Roma a donné une nouvelle direction à l’OM.

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