Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La Région se désengage de la politique de la ville : «On démantèle l’édifice républicain !» pour M. Vuillemot
« En ce qui concerne les actions qui sont programmées annuellement dans les contrats de ville, elles favorisent certes le lien social mais n’ont pas pour l’essentiel de dimension régionale avérée »: c’est en ces termes que la Région a annoncé au président de la métropole Hubert Falco, sa décision de ne plus financer les actions de la politique de la ville. Contractualisés entre l’État, la Région, les intercommunalités, les communes, ces financements soutiennent les actions d’associations qui font le travail de terrain dans les quartiers prioritaires : insertion vers l’emploi, action socio-éducative, apprentissage des règles de vie sociale par le sport, la culture etc... La décision de la Région fait bondir le maire PS de La Seyne et vice-président de la métropole Marc Vuillemot. Lui qui avait perçu les signes avant-coureurs («la non participation de la Région aux instances de pilotage de la politique de la ville était anormale»), au point de s’en inquiéter auprès des conseillers régionaux que compte sa commune (S. Torres, H. Rigal, J.-P. Colin) est aujourd’hui peu enclin à ménager son propos, étranglé par la colère : « Même si, au regard de ce que l’Etat impose aux régions comme contraintes, je peux le comprendre, cela n’est pas acceptable pour les habitants des quartiers prioritaires de Toulon La Seyne, Hyères et La Garde, concernés par cette décision. »
« Le vrai souci, c’est pas Muselier »
C’est d’autant moins acceptable que cela intervient en cours de contrat : « c’est une tuerie pour les équilibres sociaux dans les quartiers les plus fragiles de notre métropole » poursuit l’élu qui demande au président que la Région puisse compenser la suppression de ces financements. « Aujourd’hui, il ne va rester que les communes et l’intercommunalité pour compenser. Or tout le monde sait bien que leurs finances ne sont pas dans des configurations budgétaires suffisantes pour compenser le désengagement d’autres partenaires. Les collectivités le peuvent d’autant moins qu’elles sont en phase de discussion avec l’État qui veut contenir leurs dépenses… » ajoute le vice-président de TPM. « Mais le vrai souci, poursuit Marc Vuillemot, c’est pas Muselier. C’est le gouvernement d’aujourd’hui, celui qui l’a précédé, qui ont enclenché une mécanique d’étranglement contraire à la constitution des collectivités locales et territoriales et qui aujourd’hui nous empêchent de simplement tenir nos engagements. On est en train de démanteler l’édifice républicain ! On marche sur la tête ! »
«Nous investirons les mêmes sommes» assure J.-P. Colin
«La région ne se désengage pas des quartiers prioritaires, elle va se concentrer sur l’essentiel, c’est à dire la formation professionnelle, le coeur même de nos compétences» répond cependant le conseiller régional Jean-Pierre Colin, par ailleurs conseiller municipal d’opposition à La Seyne. «Tout le monde comprendra qu’avec la baisse des dotations de l’état, les collectivités territoriales doivent se re concentrer sur leurs compétences légales. L’île de France et Provence Alpes Côte d’Azur sont les premières régions à se désengager des subventions aux associations qui représentent % du financement des contrats de ville sur l’ensemble des quatiers prioritaires. Il s’agit là du rôle de la ville et de la métropole. Nous investirons, en matière de formation professionnelle, les mêmes sommes que celles qui étaient investis dans le contrat de ville. Hubert Falco, président de la métropole, m’a demandé d’être vigilant sur ce dossier seynois à la région car une bonne répartition de la formation professionnelle sur notre territoire métropolitain est un atout pour les jeunes en recherche d’emploi. Nous avons à La Seyne un CFA des métiers de la mer. Nous travaillons à faire de ce centre d’apprentissage situé sur le site des anciens chantiers , le fleuron de la métropole. Le symbole est trop fort pour passer à côté.»