Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Julia fêtée chez elle
Depuis sa médaille d’argent en snowboardcross aux Jeux de PyeongChang, Julia Pereira n’en finit plus d’être honorée. Mais hier à Isola 2000, la liesse avait une saveur particulière
Dire qu’il y a huit ans, c’est elle qui attendait au premier rang le retour triomphal de Tony Ramoin, tee-shirt à l’effigie du médaillé de bronze de Vancouver. Julia Pereira avait alors 8 ans. Que le temps a passé si vite pour la plus jeune médaillée française de l’histoire des JO d’hiver. À 16 ans, Julia a vécu, hier, le même bain de foule que son idole de jeunesse. Les conditions météo difficiles n’ont pas gâché la fête. Même si l’hélico a dû faire un court trajet, depuis le bas de la station, la médaillée d’argent a eu le droit à son arrivée dans les airs. À sa sortie de l’appareil, aux côtés de ses parents Julie et Tito, la nouvelle vedette du snowboardcross s’est fait littéralement happer par la foule. Des centaines d’enfants, licenciés à Back to Back, son club, les skieurs du club des sports d’Isola 2000, les élèves de Cabris, des vacanciers de passage tous attendaient avec impatience Julia. Ils voulaient tous leur selfies, leur autographe. Fidèle à l’image qu’elle renvoie depuis sa médiatisation, celle qui a remporté la Coupe d’Europe l’an passé s’est pliée avec plaisir à ses ‘‘obligations’’ de nouvelle star. Avec un large sourire qui ne quittait jamais son visage radieux.
Tony Ramoin était là
Autour d’elle, que des gens émus par la performance de l’Azuréenne. « Je suis super content. Je l’ai connue toute petite et là elle arrive en star, glisse ‘Toc’, son coach historique. Cet accueil, c’est mérité après ses JO. Nous ça fait une semaine qu’on fait la fête pour elle ». À son arrivée sur le podium, au front de neige, une surprise attendait Julia. Tony Ramoin, en personne, était venu depuis SerreChevalier, où il est désormais établi. « J’ai pris ma voiture hier soir (vendredi) après le boulot et je suis arrivé ici ce matin (hier) 11h. Je repars juste après, mais je voulais venir la féliciter de vive voix. Et puis la fête à la maison, c’est spécial », glissait le premier médaillé du département, la larme à l’oeil. « Cette médaille, c’est aussi celle de Back to back, qui n’apprend pas qu’à faire du snow. Le club amène un état d’esprit et c’est ça qui fait la différence au haut niveau ». À quelques mètres du podium, René Mirani, le papy, tenait Sacha, le petit frère de Julia sur ses épaules. Lui aussi avait du mal à retenir ses émotions « Qu’elle profite au maximum de sa médaille. Autour d’elle, ce ne sont que ses amis de Back to Back. Ce n’est que du bonheur, il est indescriptible. Cette fête, elle la mérite largement ». Même si Julia a pris l’habitude de vivre extrêmement entourée depuis une dizaine de jours, la réception d’hier soir avait une saveur particulière. « Je suis très heureuse, tellement émue et même un peu stressée. Je profite d’être ici pour remercier ceux qui se sont levés la nuit et ceux qui m’ont envoyé des messages. Je voulais aussi remercier les coachs, le club, Tony et toute la station ».
Un exemple
Après deux bonnes heures d’autographes, de remerciements, et même un feu d’artifice à son honneur, Julia a enfin pu aller faire la fête au Spot, l’ancien restaurant tenu par ses parents. Avec ses proches, ses amis, sa famille. Des moments de partage rares. Car dès lundi, Julia reprend l’avion pour préparer son retour sur le circuit de Coupe du monde. Et dans quelques années, les jeunes bouilles présentes hier autour de la championne vivront peutêtre la même chose. « Ça fait super plaisir pour elle. Bien sûr que ça fait envie, Julia c’est un exemple », glissait Mathias Revelat, 15 ans et déjà 7 années de pratique de snowboard. Un des meilleurs jeunes du club. Peut-être la relève ? « Même si Julia est encore là pour longtemps, il y a de la relève au club, assure François Oliver, un président entouré de ses deux médaillés olympiques. Ici, tous les jeunes n’ont qu’une envie : vivre la même chose plus tard ».